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Doel 4: de nouvelles procédures de sécurité après le « sabotage » présumé

Le Vif

Les employés de la centrale nucléaire de Doel, ainsi que leurs collègues de Tihange, doivent désormais être deux à proximité d’installations techniques, a indiqué le délégué ACOD/CGSP Marc Roedolf. L’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) a confirmé ce contrôle « à quatre yeux ».

Le syndicaliste précise par ailleurs qu’une soixantaine de personnes aurait pénétré dans la salle des machines mardi dernier avant que la turbine du réacteur 4 de Doel ne se mette à l’arrêt. Le parquet refuse tout commentaire autour de l’enquête. Le réacteur est à l’arrêt depuis l’incident qui a touché la turbine à vapeur dans la partie non-nucléaire de la centrale. Une ou plusieurs personnes a délibérément laissé s’écouler 65.000 litres d’huile de la turbine vers un réservoir souterrain destiné à récupérer cette huile en cas d’incendie. Manquant de lubrifiant après cette manoeuvre, la turbine a surchauffé et s’est automatiquement arrêtée, suivant les procédures prévues.

L’hypothèse d’un sabotage n’est pas écartée et le parquet a été chargé d’enquêter. Quant à l’exploitant, il a précisé lundi que la durée de l’indisponibilité de la centrale allait être prolongée du 18 août au 15 septembre. Electrabel estime en effet que l’analyse des dégâts et les réparations nécessiteront plus de temps.

Dans la foulée de cette avarie, un renforcement des contrôles à Doel a été annoncé la semaine dernière. La centrale nucléaire de Tihange aurait également adopté des mesures de contrôle supplémentaires, à la demande de l’AFCN. « A Doel, mais aussi à Tihange, on ne peut désormais circuler à proximité d’installations techniques que si quelqu’un d’autre est présent », a expliqué Marc Roedolf. L’Agence confirme ce principe « four eyes », qui est généralement d’application en certains endroits, et qui a désormais été élargi à « tous les périmètres techniques ».

En outre, toujours selon M. Roedolf, dans la période précédant l’échappée d’huile, une soixantaine de personnes aurait été présente dans la salle des machines, un bâtiment de 60 mètres sur 120 et comptant plusieurs étages. « Je suppose qu’on va, dans un premier temps, interroger ces personnes pour leur demander où elles se trouvaient et si elles n’ont rien remarqué de particulier », commente le syndicaliste.

Il a enfin précisé que l’identification au sein de la centrale se fait via un système de badges et est filmée. Une balance est également utilisée afin de vérifier si le poids de l’individu qui a passé son badge correspond bien au poids du travailleur inscrit.

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