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Des écoles « poubelles » et des écoles « de bourges »

Unicef Belgique remet lundi au Comité des droits de l’enfant des Nations unies son rapport alternatif 2018 sur l’opinion des mineurs vulnérables dans notre pays.

Intitulé « What do you think? « , l’étude qualitative compile plusieurs centaines de récits d’enfants migrants ou belges confrontés à la pauvreté et aux inégalités scolaires. Dans leurs mots, ils y pointent un système à deux vitesses, avec des écoles « poubelles » et des écoles « de bourges ».

Des toilettes insalubres, des classes surpeuplées, des professeurs démissionnaires ou des fenêtres qui ferment mal en hiver. De nombreux enfants y sont confrontés quotidiennement en Belgique, déplore la section belge du Fonds des Nations unies pour l’enfance.

Son dernier rapport se base sur trois consultations successives réalisées entre 2010 et 2018. L’ambition n’est pas de livrer un « simple ressenti » mais bien des recommandations concrètes qui émanent des enfants eux-mêmes et que l’Unicef se charge de transmettre aux autorités compétentes.

L’école, en tant que vecteur d’ascension sociale, se retrouve au coeur des préoccupations des plus jeunes. Les enfants vulnérables ont le sentiment d’être des élèves de « seconde zone », pointe le rapport. Ils regrettent les sorties moins nombreuses, les locaux en piteux état et le retard dans les matières qu’ils traînent par rapport aux enfants plus favorisés.

Des témoignages d’enfants migrants, il ressort qu’ils aimeraient être mieux soutenus pour apprendre la langue et se remettre à niveau. Les activités, sportives ou autres, hors du centre d’accueil leur manquent également pour « se faire des amis et s’intégrer ».

« Dans le quartier, on grandit, on survit », raconte par ailleurs un enfant. « Au parc, on joue au milieu des dealers et des crottes de chien. » « Les enfants des quartiers populaires attendent que ‘quelque chose’ soit fait pour avoir la force de dire ‘non’ et de ‘ne pas faire de bêtise' », souligne l’étude. Sécurité mais aussi espaces verts et aires de jeux en bon état sont aussi les bienvenus dans les quartiers « difficiles », « où la police a peur de rentrer », selon un autre jeune.

L’étude interpelle donc certainement les dirigeants mais pas seulement. Familles, communes, associations, clubs de sport,… chacun peut contribuer à créer un environnement qui offre les mêmes opportunités aux jeunes, quelle que soit leur situation, selon l’Unicef.

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