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Des convergences entre MR et Ecolo, sauf sur le décumul

Les présidences d’Ecolo et du MR ont fait état lundi, à l’issue de deux heures de discussions qualifiées de « constructives » par les deux parties, d’une série de convergences en matière de réforme de gouvernance, à l’exception notable du décumul intégral et de plafonnement des rémunérations des mandataires.

« Il y a beaucoup de convergences finalement », a commenté Olivier Chastel à l’issue de la rencontre organisée dans les salons de la Chambre.

Une divergence de taille subsiste toutefois entre les deux formations: « le cumul des mandats et des rémunérations », a reconnu le président des réformateurs, lesquels préconisent le décumul pour les seuls mandataires issus de communes de plus de 50.000 habitants.

« Ni pour Publifin, ni au Samusocial, ce ne sont des parlementaires qui sont à la base du problème… », a-t-il relevé devant les journalistes qui l’attendaient à la sortie du Parlement.

Pour Ecolo en revanche, le décumul intégral est la mesure n°1 de la vingtaine de propositions que le parti a avancées la semaine dernière pour « refonder la démocratie et assainir la vie politique », suivie juste derrière par le plafonnement des rémunérations à 100% de l’indemnité parlementaire, en ce compris les revenus générés par des activités dans le privé.

Même si ces deux sujets opposent les deux partis, Ecolo a salué lundi la volonté des réformateurs en matière de dépolitisation de l’administration pour lutter contre le « lotissement du pouvoir par le PS et le cdH », a expliqué Patrick Dupriez, co-président d’Ecolo.

Interrogé par la presse sur la suite des discussions, M. Dupriez a jugé qu’il y avait « assez de convergences (avec le MR) pour poursuivre le dialogue. On verra jusqu’où. On cherche des partenaires tous azimuts pour faire évoluer les choses », a-t-il rappelé.

Avant le début de la rencontre, M. Chastel avait jugé que les changements en matière de gouvernance devaient principalement porter sur une rationalisation des structures, une réduction du nombre de mandataires, et la lutte contre les conflits d’intérêts.

Le site de « La Libre » indiquait d’ailleurs en fin d’après-midi que le bureau du MR avait convenu lundi d’une réforme des provinces qui disparaîtraient dans leur forme actuelle pour être remplacées par des entités supra-communales. L’information a été confirmée au siège du parti. Ces structures seraient composées des bourgmestres des communes concernées et feraient en quelque sorte le lien entre la commune et la Région ou la Communauté. Certaines compétences pourraient aussi être reprises par la Région ou la Communauté.

Ces discussions sur la réforme de la gouvernance, estime M. Chastel, peuvent toutefois se mener en parallèle à des discussions sur les dossiers socio-économiques, la crise politique actuelle ne pouvant s’éterniser, selon lui.

Pour Ecolo, il est au contraire prématuré de discuter de futures majorités en Wallonie ou à Bruxelles.

« Nous sommes ici pour trouver des majorités qui soutiendront nos propositions en matière de gouvernance », avait souligné la co-présidente des Verts Zakia Khattabi avant le début de la rencontre. « Les gouvernements (wallon, bruxellois et de la Fédération) sont en place et doivent travailler. Je n’imagine pas que l’on ne puisse pas avancer rapidement sur ces questions de gouvernance. Cela fait tellement longtemps qu’on en parle… ».

Pour elle, beaucoup de mesures de (bonne) gouvernance peuvent déjà être prises d’ici le 21 juillet, traditionnel début des vacances politiques.

Après le MR lundi, les co-présidents d’Ecolo poursuivront leur dialogue sur leurs propositions en matière gouvernance mercredi matin avec le PS et DéFI.

Les Verts devraient à nouveau revoir le président du cdH Benoît Lutgen jeudi (BIEN jeudi) pour un second entretien. La co-présidence d’Ecolo avait eu un premier contact jeudi dernier déjà à Namur avec le patron du cdH jeudi, et ce durant trois heures.

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