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Décumul des mandats: « Le rétropédalage est moins important que le lien avec le citoyen »

Le président du parlement wallon André Antoine n’a pas nié, mercredi lors d’une rencontre avec la presse, le rétropédalage de la majorité parlementaire (PS-cdH) sur le décret décumul. Mais il juge que ce rétropédalage est préférable à une réforme qui ne répondait pas à ses yeux à la demande des citoyens d’un « lien étroit » avec leurs élus.

« Je ne suis pas sûr que ce rétropédalage aille à l’encontre du citoyen », a défendu M. Antoine (cdH), qui y voit au contraire une réponse à la demande de proximité et de terrain que les citoyens attendent des élus. « L’extrême droite prend terreau là où le citoyen ne s’estime plus représenté. Et les élus locaux sont ceux qui jouissent d’une plus grande confiance ». La nouvelle forme que prendra le décret décumul mettrait en outre fin, à ses yeux, à « une forme d’hypocrisie » qui instaurait une rupture d’égalité par rapport à des élus d’autres assemblées.

Se reposant sur un avis du greffe du parlement, M. Antoine souligne aussi le coût du système actuel, qui ouvrirait des indemnités et des droits à la pension pour les élus qui ne resteraient pas au parlement. Interrogé, ni M. Antoine ni le greffe n’ont cependant pu quantifier ce coût, vu l’incertitude des paramètres à prendre en compte. A ses yeux, la suppression de l’effet dévolutif de la case de tête est plus indiquée pour rajeunir le personnel politique et contourner l’emprise des partis. Le vrai problème pour le citoyen, aux yeux de M. Antoine, est aussi le cumul des rémunérations, bien que celles-ci soient plafonnées.

Opposé à une marche arrière sur le décret décumul des mandats, le PTB a lui aussi pointé du doigt le cumul des rémunérations: « Comme on a pu le voir ce mercredi au parlement wallon (à l’occasion d’un incident de séance dû à l’absence de quorum), le cumul des mandats ne permet pas un travail sérieux au service des citoyens. De plus, comme il y a aussi cumul des salaires, ce processus ne fait qu’éloigner toujours plus les politiciens de la réalité quotidienne vécue par les gens », selon Frédéric Gillot. Le parti d’extrême gauche demande que la rémunération des parlementaires ou des ministres ne dépasse pas trois fois le salaire d’un travailleur moyen.

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