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Décès de Mawda: la Ligue des droits de l’Homme exige une enquête sérieuse et indépendante

Le décès de la petite Mawda doit faire l’objet d’une « enquête sérieuse et indépendante » pour, « comme l’a promis le Premier ministre, faire la lumière sur la succession d’événements qui ont abouti à ce drame », exige jeudi la Ligue des droits de l’Homme.

« L’attitude des autorités vis-à-vis des parents et du frère de la petite Mawda est inhumaine et indigne », estime la Ligue. La maman de la fillette a notamment témoigné qu’elle n’avait pas été autorisée à accompagner sa fille blessée à l’hôpital. Elle a été menottée et enfermée pendant 24 heures avec son fils, mais séparée de son mari, souligne la Ligue.

Un ordre de quitter le territoire a ensuite été délivré à la famille, ce qui « ajoute de l’indécence à une situation déjà dramatique. Il est inadmissible que cette famille qui vit la tragédie de la perte d’un enfant soit traitée avec si peu d’égard et un manque consternant d’humanité qui s’apparente à un traitement inhumain et dégradant ».

L’association réclame dès lors une enquête indépendante pour répondre aux nombreuses questions posées par ce drame. Trois interrogations la laissent particulièrement « dubitative ». Tout d’abord, l’usage d’une arme à feu était-il légitime? Ensuite, pourquoi une enquête pour faire le tri entre trafiquants et migrants n’a-t-elle pas été réalisée et pourquoi certains migrants ont-ils été relâchés avant le début de l’enquête? Enfin, comment envisager le renvoi des parents avant la clôture de l’enquête?

La Ligue affirme que ce drame est « le résultat, probablement involontaire mais en réalité prévisible, d’une politique migratoire qui envisage le migrant (…) comme un criminel ». Seule l’instauration de « voies d’accès sûres et légales pour les migrants » permettra de mettre hors d’état de nuire les trafiquants d’être humains, insiste-t-elle.

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