© Image Globe

De De Wever informateur à Di Rupo formateur, un an de crise

Les présidents de la N-VA et du PS, Bart de Wever et Elio Di Rupo, sont incontestablement les personnages clés de la situation politique actuelle. Leurs partis respectifs sont en effet sortis grands vainqueurs des élections législatives de 2010 et rien ne semble possible sans eux.

Pendant de longs mois, les discussions se sont déroulées entre 7 partis (N-VA, PS, CD&V, sp.a, cdH, Ecolo et Groen!). Les libéraux ont été tenus à l’écart jusqu’au 2 février mais leur arrivée n’a toutefois pas créé de nouvelle dynamique. Depuis le 3 septembre et la fin de la mission de préformation d’Elio Di Rupo, il n’y a plus eu de véritables négociations.

Si personne ne conteste la présence du PS dans le futur gouvernement, du côté francophone on évoque régulièrement un gouvernement sans la N-VA. A ce stade, cela semble tenir du fantasme ou du rêve. Aucun parti flamand n’est prêt à laisser le parti nationaliste flamand sur la touche.

Depuis le 13 juin, plusieurs personnalités se sont déjà frottées à la crise et ont tenté de lancer une dynamique de négociation.

Bart De Wever a été le premier en piste. Le roi lui a confié une mission d’informateur qu’il a assumée du 17 juin au 8 juillet. C’est ensuite Elio Di Rupo qui s’est retrouvé à la manoeuvre. Il a été nommé « préformateur » par le roi le soir du 8 juillet.

Très rapidement, il a esquissé une double dynamique: une négociation sur la réforme de l’Etat à laquelle seront associés 7 partis (N-VA, PS, CD&V, sp.a, cdH, Ecolo et Groen!) et une négociation pour la formation d’un gouvernement. Cette dernière n’a en fait jamais commencé. Quant à la première, elle s’est terminée le 3 septembre.

Les présidents de la Chambre et du Sénat, André Flahaut (PS) et Danny Pieters (N-VA) ont ensuite été chargés d’une mission de médiation. Bart De Wever revient encore une fois avec le titre de « clarificateur » avant l’arrivée de Johan Vande Lanotte (sp.a) chargé d’une mission de conciliation. L’ancien vice-premier ministre socialiste flamand jette l’éponge une première fois le 6 janvier et définitivement le 26 janvier.

Devant le blocage persistant, le roi inclut cette fois les libéraux dans ses consultations et charge le 2 février le vice-premier ministre MR en affaires courantes, Didier Reynders, de « l’informer des possibilités d’arriver à un accord institutionnel ». Il conclut sa mission le 1er mars en disant qu’il a constaté « une volonté de négocier » et qu’il « faut maintenant passer à une phase de négociation autour d’un formateur ou à défaut d’une autre formule ». Quelques jours avant d’être chargé de cette mission par le roi, M. Reynders a été remplacé à la tête du MR par Charles Michel.

Avant la désignation d’un formateur, il y a encore eu l’épisode Wouter Beke. Le président du CD&V remplit du 2 mars au 12 mai une mission de négociation. Il a indique lui-même dès sa nomination qu’il travaillerait prioritairement avec les présidents de la N-VA et du PS.

Finalement, Elio Di Rupo est désigné formateur le 16 mai. Il est réélu à la présidence du PS le 28 mai. Dès le début, il a annoncé qu’il travaillera en parallèle sur l’institutionnel et le socio-économique. Il a commencé d’ailleurs ses entretiens en les axant sur le budget 2012.

Le 1er juin, M. Di Rupo est opéré aux cordes vocales et est obligé au silence pendant une semaine. Les entretiens bilatéraux reprendront le 8 juin.

Outre ces personnalités politiques, le roi est également un personnage important de cette crise. Le secret qui entoure ses entretiens est considéré par beaucoup comme essentiel mais n’est cependant plus toujours respecté. Le Palais a d’ailleurs réagi à un livre sur la crise dans lequel les auteurs reprennent des informations issues du « colloque singulier » entre le Roi et des personnalités politiques.

Parallèlement, un autre personnage clé de cette crise est le premier ministre en affaires courantes, Yves Leterme. Plus détendu, très à l’aise, il continue à conduire le gouvernement qui a pris une série de décisions importantes comme le budget 2011. Il a remis à l’Europe son programme de stabilité. Il a mis en oeuvre une proposition de médiation sur l’Accord Interprofessionnel (AIP). Avec l’appui du parlement, il a également décidé de participer à l’intervention internationale du Libye.

Les gouvernements des entités fédérées poursuivent sans désemparer. La gestion des Régions et Communautés et la gestion des affaires courantes du gouvernement Leterme donnent l’impression générale d’un pays qui fonctionne. Les alertes lancées par l’un ou l’autre spécialiste ou par une agence de notation n’y changent fondamentalement rien. Les citoyens ne sont pas mobilisés comme ils l’ont été en 2007.

Les initiatives citoyennes de ces derniers mois ont d’ailleurs toutes fait long feu.

Le Vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire