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De Croo à la frontière de l’Ukraine pour saluer les travailleurs humanitaires

Le Vif

Trente camions affrétés par B-Fast, quatorze par le SPF Santé, 85 millions d’euros dégagés jusqu’à présent. Tels sont les chiffres actuels de l’aide humanitaire accordée par la Belgique à la suite de l’invasion russe en Ukraine, ressort-il de la visite rendue mardi par le Premier ministre, Alexander De Croo, au dépôt de Rzeszow en Pologne, à 80 kilomètres de la frontière, par où transite une partie du matériel humanitaire à destination de l’Ukraine.

Les responsables humanitaires belges travaillent en concertation avec les autorités locales, en particulier la protection civile ukrainienne, et s’organisent en fonction de leurs demandes. Le matériel est acheminé de l’autre côté par des chauffeurs qui connaissent la région. Il a consisté pour l’heure en de la nourriture, des générateurs, de l’eau potable, des tentes, des médicaments, des kits d’hygiène et du matériel médical. Deux nouvelles livraisons sont en préparation.

Des 85 millions d’euros, 70 millions sont flexibles et vont à des organisations internationales comme le Haut commissariat aux réfugiés, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) ou le Programme alimentaire mondial. Quinze millions sont spécifiquement affectés, notamment via B-Fast, l’OCHA ou encore l’Unicef.

Cette dernière organisation a reçu mardi la visite du Premier ministre à son antenne installée au poste-frontière de Medyka. L’endroit est l’un des points de passage des Ukrainiens fuyant leur pays. Il accueille régulièrement des délégations internationales. Les réfugiés y reçoivent une première aide, quelques informations, une carte SIM pour leur téléphone, etc., mais n’y demeurent pas. Ils sont aiguillés vers des centres d’accueil, si nécessaire. « Ce qu’il y a de particulier dans cette crise, c’est que les réfugiés sont essentiellement des femmes et des enfants qui méritent une protection particulière », a expliqué le chef de communication de l’Unicef, Daniel Timme. « On estime qu’il y a beaucoup d’abus, de trafiquants et nous devons prévenir cela ».

L’Unicef fournit des conseils pratiques aux réfugiés, notamment pour se protéger face aux trafiquants. Il participe également à la formation des gardes-frontières confrontés à ce type de public, coopère avec les autorités polonaises et fournit une aide psychologique. « Nous sommes face à des gens qui ont laissé derrière eux une partie de leur vie, souvent des proches, et ont vu des choses terribles », a souligné M. Timme.

À côté de ces organisations reconnues, de nombreuses initiatives privées ont fleuri, oeuvre de particuliers dévoués à aider les réfugiés ukrainiens, ce qui donne au poste-frontière de Medyka un air de marché improvisé où se côtoient responsables d’ONG, policiers, représentants d’opérateurs mobiles, quidams, sans oublier quelques farfelus.

Parmi les particuliers, on retrouve entre autres des Belges. Certains d’entre eux sont venus à la rencontre du Premier ministre, notamment le Liégeois Félix Dérison, ancien directeur d’école qui a monté l’association Liège-Ukraine solidarité il y a six semaines et organise le transport de réfugiés vers la Belgique par l’intermédiaire des acteurs locaux et leur accueil dans des familles. Un document délivré par l’ambassade d’Ukraine, grâce à des contacts culturels entretenus dans la région il y a quelques années, lui facilite la tâche et atteste de sa crédibilité. L’homme témoigne lui aussi de la présence de personnes suspectes qui tournent autour des réfugiés. Autre point particulier à ses yeux: « Ils aspirent à rentrer chez eux le plus vite possible », a-t-il expliqué.

Une aspiration qui semble d’ailleurs se confirmer à la vue des personnes qui faisaient la file pour franchir la frontière dans l’autre sens. Selon des chiffres du ministère ukrainien de l’Intérieur d’il y a dix jours, ils seraient 500.000 à être revenus, même si ce retour est parfois temporaire.

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