Martin Conway © Eva Vermandel

« Dans quel pays un président de parti peut-il paralyser trois gouvernements d’une seule manoeuvre ? »

Erik Raspoet Journaliste Knack

Professeur à l’Université d’Oxford, Martin Conway est l’un des rares historiens étrangers spécialisés en Belgique. Il suit l’actualité belge avec le plus grand étonnement. « Dans quel pays un président de parti peut-il paralyser trois gouvernements d’une seule manoeuvre ? Never a dull moment in Belgium! »

À dix-huit ans, le Gallois Conway est parti s’installer à Bruxelles. « Par intérêt pour l’Europe », dit-il. « Le Royaume-Uni venait d’entrer dans Communauté économique européenne (CEE). En cette période de Brexit, il est difficile de s’imaginer l’ardeur que suscitait alors le projet européen et particulièrement au Pays de Galles. C’est pourquoi je voulais aller à Bruxelles avant d’étudier l’histoire, c’était l’endroit où tout se jouait. »

Son intérêt pour l’Europe est resté. Le professeur Martin Conway enseigne l’histoire européenne moderne. Il a gardé une autre passion de son intermède bruxellois. Conway est l’un des très rares historiens étrangers capables de parler de la Belgique en connaissance de cause. Son doctorat consacré à Léon Degrelle, le leader du mouvement de collaboration wallon Rex, lui a valu une grande notoriété en Belgique francophone. Et entre-temps son livre « The Sorrows of Belgium », paru en 2012, est considéré comme la référence pour la période houleuse qui a suivi la libération.

Dernièrement, Conway a déclaré au quotidien américain The New York Times que l’affaire du Samusocial était un phénomène typiquement belge. Une ASBL où des administrateurs nommés politiquement prélèvent des moyens publics pour se récompenser grassement ? La routine, a-t-il expliqué, seulement l’ancien bourgmestre de Bruxelles Ivan Mayeur (PS) et ses compagnons ont un peu exagéré.

Ce n’est guère une constatation flatteuse. Les moeurs politiques en Belgique sont-elles si gravement atteintes ?

Martin Conway: Cela dépend de ce qu’on entend par gravement. Évidemment, les agissements du bourgmestre bruxellois et d’autres sont inacceptables. C’est dépasser les bornes que d’utiliser de l’argent pour les sans-abri pour son profit. Pourtant, je persiste à dire que c’est surtout la hauteur des sommes et la symbolique des sans-abri qui ont causé un scandale. Le Samusocial est un institut comme il y en a des centaines en Belgique, et les situations dénoncées comme scandaleuses cadrent parfaitement dans la façon dont la Belgique a été gérée ces cent dernières années.

Que voulez-vous dire?

On sait depuis longtemps que le système politique belge est complexe et opaque. La multitude de couches d’administration combinée à la pilarisation fait que personne ne sait qui est exactement responsable de quoi. Tout cela est peu efficace et permet des affaires comme celle du Samusocial. Pourtant, je ne vois pas cela forcément comme quelque chose de négatif. En effet, cette complexité ne tombe pas du ciel, mais répond à la complexité de la société belge. On ronchonne beaucoup à propos de la pilarisation, mais jusque tard dans le vingtième siècle les piliers permettaient une solidarité frappante entre les citoyens et la politique. Catholique ou socialiste, ouvrier ou classe moyenne, tout le monde connaissait bien un bourgmestre ou un parlementaire qui avait des relations à Bruxelles. Cela allait dans les deux sens, car grâce à la pilarisation, les politiques suivaient de près les mouvements de la société. Cette pilarisation s’accompagnait d’une clé de répartition. Chacun se voyait attribuer sa part de moyens et de nominations politiques et se sentait impliqué. Je ne dis pas que ce système était parfait, mais c’est ce qui a permis à la Belgique de se maintenir.

Pourtant en Belgique, ce système n’est pas très apprécié. Et depuis le Samusocial, beaucoup sont convaincus qu’on ne peut plus continuer comme ça. Ces dernières semaines, presque tous les partis ont lancé des propositions pour une nouvelle culture politique.

Je détecte une certaine hypocrisie. Beaucoup de politiques qui poussent de hauts cris ont participé allègrement au clientélisme exécré. Les plaidoyers en faveur de standards moraux plus élevés en politique et en administration ne m’impressionnent guère. Malgré toutes les idées de décumule ou d’intercommunales, je crains qu’il n’y ait pas grand-chose qui change. La plupart des Belges acceptent le manque de transparence et d’efficacité comme nécessaire au bon fonctionnement d’une société complexe.

Les médias vous appellent-ils souvent pour commenter ce qui se passe en Belgique ?

Malheureusement uniquement quand les choses tournent vraiment mal comme lors des attaques terroristes de l’année passée. Si vous êtes dans la banque de données de la BBC, vous passez soudain toute la journée dans les médias, à parler d’un pays dont autrement tout le monde se moque.

Vous avez également été sollicité quand la Wallonie menaçait de bloquer la ratification du traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, le CETA. Pendant un quart d’heure, le ministre-président wallon Paul Magnette a fait la une de l’actualité mondiale. Qu’avez-vous pensé de sa résistance ?

J’ai trouvé que c’était un échantillon intéressant de ‘brinkmanship’, de poker menteur politique. Magnette a joué serré, mais il savait parfaitement quand arrêter même si personne n’a cru une seconde que la Wallonie allait vraiment saboter le CETA, mais ce n’est pas là la question. On peut évidemment accuser Magnette d’opportunisme. Il a senti l’opportunité de profiler le PS et de couper l’herbe sous le pied à son concurrent d’extrême gauche le PTB. On peut aussi dire que sa résistance n’a pas rapporté grand-chose. On n’a pas changé une virgule au traité en lui-même et les Wallons se sont laissé amadouer par quelques garanties reprises en annexe. Pourtant, Magnette a eu le mérite d’ouvrir le débat autour d’une question fondamentale : quel pays voulons-nous être ? Suivons-nous aveuglément l’UE vers plus de capitalisme et de libre-échange ou optons-nous pour une société où il y a plus de régulation et de protection sociale ?

Lors de la crise du CETA vous avez déclaré qu’il ne fallait pas sous-estimer l’esprit combatif wallon. Pourquoi ?

Quand il y a de l’intérêt pour la Belgique, il est réservé à la Bruxelles ou à la Flandre parce que c’est le moteur économique du pays. Mais que sait le monde extérieur de la Wallonie ? Rien, c’est un point aveugle sur la carte de l’Europe alors que c’est une région fascinante dont l’Europe pourrait tirer des enseignements. Les Wallons sont un peuple de quatre millions de personnes qui souffrent de changements socio-économiques dramatiques et de problèmes accablants. Un peuple qui a une tradition de résistance et de mobilisation massive. C’est passionnant. Je prépare d’ailleurs une publication sur la Grève Générale de décembre 1960 quand l’opposition à la Loi unique a paralysé le pays pendant des semaines. Quand aujourd’hui on voit la misère à Charleroi, à Liège ou dans le Borinage on se demande quand se produira la nouvelle explosion. Les Wallons vont-ils prendre leur sort en main ? Ou vont-ils continuer à se résigner, conformément à la loi naturelle qui veut que l’apathie grandisse proportionnellement à la pauvreté ?

Peut-être que le big bang wallon aura lieu lors des prochaines élections. Les sondages prédisent un triomphe pour le PTB d’extrême gauche. Le parti pourrait atteindre les 25% et devenir le plus grand de Wallonie.

Je n’y crois pas. Je serais déjà étonné si le PTB atteignait 15%. Attention, un tel résultat serait également une onde de choc pour la politique belge. Non seulement il compliquerait la formation de toutes sortes de gouvernements, mais les nationalistes flamands pourraient se servir d’une percée de PTB pour crier une nouvelle fois qu’il n’y a pas moyen de gouverner avec les Wallons. Cependant, une telle victoire pourrait également exercer un effet différent et entraîner plus d’attention envers toutes sortes de formes d’inégalité dans la société. Entre parenthèses, je vois les attentats à Bruxelles comme une conséquence perverse de cette inégalité. Le système belge de compétences morcelées et de pilarisation possède une légitimité démocratique, mais ne suffit pas à assurer une politique d’intégration adéquate.

Le PS sera-t-il, comme son homonyme français, balayé de la carte?

Ce n’est jamais exclu, mais je ne m’y attends pas. Je ne suis pas un observateur du PS, mais je peux m’imaginer qu’il y aura un coup contre le président du parti Elio Di Rupo et qu’ensuite une nouvelle génération prendra les rênes du parti. L’avenir nous dira si ce nouveau leader s’appellera Paul Magnette. Il y a d’ailleurs une différence importante par rapport au PS français qui est somme toute un très jeune parti. On peut reprocher beaucoup de choses au PS wallon, mais pas de manquer de tradition. Il a été fondé en 1885 et c’est un des plus anciens partis socialistes du monde. Je conseille toujours aux jeunes historiens belges d’étudier le PS. En Flandre, son influence est moins décisive, mais pour la Wallonie, le mouvement socialiste était et est absolument déterminant. Pourtant, on trouve peu de littérature scientifique sur le sujet.

Non seulement vous avez un faible pour la Belgique, mais vous avez également un intérêt particulier pour la Wallonie. Réussissez-vous à expliquer cela à vos confrères d’Oxford ?

Conway: (rire): Why Belgium? On me pose cette question au moins une fois par semaine, et pas seulement des confrères. Je réponds toujours que la Belgique est une histoire qui n’est jamais achevée. Je m’intéresse à ce pays depuis les années quatre-vingt et depuis j’ai vécu cinq crises politiques et autant de réformes de l’état. La crise sur l’avortement, la Marche blanche, il se passe toujours quelque chose. Je suis sérieux : en tant qu’historien il n’y a pas de meilleur pays à étudier, particulièrement parce qu’il y a encore beaucoup de thèmes inexploités. Dans l’historiographie des années trente, il y a beaucoup de lacunes, et même sur la résistance durant la guerre, il y a encore beaucoup de matière à étudier.

Cela impressionne-t-il vos interlocuteurs ?

Non, personne ne comprend pourquoi la Belgique est intéressante. Les sceptiques me demandent quel impact le pays a eu sur le vingtième siècle. Je leur dis qu’ils ne posent pas la bonne question et qu’ils doivent se demander ce qu’il peut nous apprendre. La Belgique nous apprend comment les États-nations réagissent aux crises et comment une société gère la complexité de différences linguistiques et d’oppositions sociales et idéologiques. Saviez-vous d’ailleurs que jusque dans les années septante la Belgique était un exemple de réussite d’un pays multilingue ? Même les politologues américains en faisaient l’éloge parce qu’elle avait surmonté sa complexité et ses oppositions pour devenir une démocratie saine. Cette image positive était également véhiculée en Grande-Bretagne. La Belgique était prise au sérieux, c’était un pays avec lequel nous voulions de bonnes relations et nous sentir connectés, surtout que nous sommes venus à votre aide durant les deux guerres. Quelque part dans les années quatre-vingt et nonante cette image a basculé. La Belgique est devenue source de moquerie et de mépris.

En parlant d’image: la Belgique est souvent qualifiée de « failed state ». À juste titre ?

C’est absurde. Ce n’est pas un état défaillant. Le problème c’est que ce sont trop d’états en même temps. J’étais par hasard en Belgique quand le président du cdH Benoît Lutgen a tiré la prise du gouvernement bruxellois. Dans quel pays un président de parti peut-il paralyser trois gouvernements d’une seule manoeuvre ? C’était à nouveau un moment mémorable. Je l’ai déjà dit, never a dull moment in Belgium.

Si par « failed state », les critiques entendent que le processus de fédéralisation a accouché d’un monstre polycéphale composé de couches de gouvernance empilées comme une lasagne, alors je suis d’accord. Tout comme les Belges, car personne n’est enthousiaste du résultat. Mais c’est un failed state où il fait drôlement bon vivre. Et lors de ce processus d’échec tiré en longueur, il y a eu étonnamment peu de morts. C’est d’ailleurs une tendance que je vois en tant qu’historien : depuis les années trente, la société belge est devenue de plus en plus pacifique.

Dans l’ouvrage « The sorrows of Belgium » vous prétendez qu’après la libération on a raté l’opportunité de moderniser l’état belge. C’est justement pour cette raison que s’est déclenché un processus de décentralisation dont est né le monstre fédéral polycéphale. Pourriez-vous expliquer cela?

Juste après la Seconde Guerre mondiale il y a eu des séismes politiques dans plusieurs pays d’Europe occidentale. La France a eu une nouvelle république et en Allemagne il a fallu reconstruite l’état à partir de zéro. Et qu’est-ce qui a changé en Belgique ? Les femmes ont eu le droit de vote, mais après le système politique est resté le même. On n’a pas touché à la Constitution rigide de 1830, la Belgique est restée le même état centralisé composé de neuf provinces. On a ignoré plusieurs changements fondamentaux de la société. Lors de la fondation de la Belgique en 1830, il y avait trois principes fondamentaux : la Belgique était une monarchie, la bourgeoisie détenait le pouvoir et le pays était francophone. Avec ces ingrédients, on a essayé de modeler une identité nationale. Pendant et après la guerre, ces principes ont été remis en cause, mais cette réalité a été ignorée. Peut-être que je manque d’objectivité, mais la Grande-Bretagne porte une grande part de responsabilité. Après la libération, la Belgique est tombée sous la gouvernance britannique. Deux décisions cruciales ont imposé un carcan d’avant-guerre au pays. Les Britanniques ont empêché le retour du roi Léopold. Et ils ont empêché un certain de nouveaux groupes apparus pendant la guerre d’accéder au pouvoir. L’ancien régime du Premier ministre socialiste Paul-Henri Spaak et ses partisans a été réinstallé avec le soutien britannique.

Quel est le rapport avec le processus de fédéralisation qui a commencé trente ans plus tard ?

On peut se demander si le processus de décentralisation aurait eu lieu s’il y avait eu une nouvelle Constitution. Et encore moins qu’il se serait passé de la même façon, par à-coups, rythmé par les crises du gouvernement et les réformes de l’état. J’admets toutefois que c’est un raisonnement « et si » que les historiens adorent. Pourtant, je demeure convaincu que contrairement à ce qu’on prétend souvent le processus de fédéralisation belge n’était pas une fatalité historique.

Vous êtes également critique à l’idée que les problèmes linguistiques ont rendu l’éclatement de la Belgique inévitable.

La montée du nationalisme flamand est un facteur important, mais la même chose vaut pour le déclin de l’industrie lourde en Wallonie. Plusieurs causes se renforcent les unes les autres, mais le fait est que le démantèlement de l’état fédéral était un projet des élites politiques pour lequel il y avait peu de soutien populaire. Les chrétiens-démocrates flamands et les socialistes wallons avaient plusieurs motivations, mais un intérêt commun. Ils voulaient transférer un maximum de pouvoir et de moyens aux régions pour leur donner plus de contrôle. Le peuple n’a rien eu à dire. On n’a jamais demandé l’opinion des Belges. Les historiens qui étudient la seconde moitié du 20e siècle ne peuvent tirer qu’une seule conclusion: le nationalisme a toujours été un courant minoritaire. À aucun moment, la majorité en Belgique n’a été acquise à l’indépendance, ni en Flandre, ni en Wallonie.

La N-VA ne sera pas ravie d’entendre ça. Lors de la dernière célébration du 11 juillet, le ministre-président Geert Bourgeois (N-VA) a incité les Flamands à plus de fierté. Pourquoi, se demandent à chaque fois les nationalistes, ne pouvons-nous pas embrasser notre identité nationale sans complexes comme les Écossais et les Catalans ?

Parce que les différences sont plus grandes que les ressemblances. Contrairement à la Catalogne et à l’Écosse, le nationalisme flamand n’est jamais devenu un véritable mouvement populaire. L’indépendance flamande ne prend pas comme projet politique, la conscience de la division interne est trop grande. Je trouve ça rassurant. Généralement, les Flamands sont trop intelligents pour croire à un slogan comme « la liberté par l’indépendance ».

Au début du siècle, l’idéal de l’indépendance flamande a semblé prendre un nouveau départ. La Flandre ne deviendrait peut-être pas une république indépendante, mais une région autonome en Europe. Cette version light serait-elle un projet politique vivable ?

Je le crains. En Belgique non plus la pensée européenne n’est plus que ce qu’elle a été. Il y a quinze ans, les étudiants de Louvain ou de Gand se qualifiaient pleinement d’Européens. Aujourd’hui, on ne peut plus partir de ce principe. L’Europe est devenue le symbole de la bureaucratie et du gaspillage, même en Belgique.

Comment le Brexit a-t-il été perçu à Oxford?

Comme un coup de massue. Il a fallu des mois pour qu’on le réalise et il règne toujours une ambiance de deuil comme si nous avions perdu un être cher. Ce sera très difficile de trouver quelqu’un à Oxford qui a voté Leave. Le référendum sur le brexit a été organisé il y a plus d’un an, mais il reste très présent dans les esprits. Quand on va boire un verre, la conversation finit toujours par porter sur le brexit.

L’université craint-elle les conséquences pratiques du brexit?

Évidemment, nous avons énormément d’Européens ici, autant d’étudiants que de scientifiques. Oxford est suffisamment fort pour survivre, mais il reste à voir où nous serons dans dix ans. L’université attirera-t-elle toujours les jeunes européens intelligents désireux de lancer leur carrière ? Ou Oxford deviendra-t-elle un poste isolé, coupé du continent comme le reste du pays ? Les frontières se déplacent, sur le plan mental aussi.

Peut-être qu’il n’y aura jamais de brexit, comme l’a récemment laissé entendre le futur leader de LibDem Vince Cable.

Il ne faut jamais dire jamais. Tout comme les Belges, les Britanniques sont doués en pragmatisme politique. Peu à peu le pays réalisera que le brexit est trop cher et complexe à réaliser. Peut-être devons-nous attendre une nouvelle génération de politiques qui trouvera une solution dans quelques années, telle qu’une association à 75% identique à l’adhésion. Cependant, il y a plusieurs scénarios possibles. Ainsi, une fraction Tory revancharde pourrait entraîner le pays à se distancier encore davantage de l’Europe et à nouer une alliance nord-atlantique avec les États-Unis. La façon dont la Première ministre britannique fait la cour au président américain Donald Trump est déjà fort embarrassante. Au sein de la communauté internationale, et particulièrement vis-à-vis de la France et de l’Allemagne, nous avons l’air ridicule. Il faudra d’ailleurs voir si le Royaume-Uni survit à cette révolution constitutionnelle, car c’est à cela que revient le brexit.

Avez-vous peur pour la survie du Royaume-Uni?

Il est clair que chaque pays obligé de se qualifier d' »uni » souffre d’un problème de cohésion interne. À de nombreux égards, le Royaume-Uni est un pays artificiel, avec plusieurs systèmes de droits et des dispositions constitutionnelles qui diffèrent d’une région à l’autre. Qu’est-ce qui permet de tout garder ensemble ? La symbolique de la monarchie et quelques mythes censés évoquer un passé collectif. Je ne suis pas sûr que cela suffise à survivre au choc. Quand il y a vingt ans, la quête écossaise pour l’autonomie s’est accélérée, j’avais prédit que la fin du Royaume-Uni viendrait plus que vite que celle de la Belgique. C’était une boutade, mais ce ne l’est plus maintenant.

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