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Covid : un quart des jeunes victimes de troubles de dépression

Les Belges n’ont toujours pas retrouvé leur santé mentale de la période d’avant la pandémie, révèle la nouvelle enquête de santé de l’Institut Sciensano. La situation reste particulièrement préoccupante chez les jeunes adultes.

Il s’agit de la septième enquête sanitaire depuis le début de l’épidémie. Les chiffres sont basés sur les données du mois de juin, lorsqu’une série d’assouplissements des mesures corona ont été mises en oeuvre. L’étude portait principalement sur la santé mentale.

Il en ressort que la situation s’est améliorée par rapport à l’étude précédente menée en mars, mais qu’elle est toujours « plutôt mauvaise » par rapport à la situation normale, explique le chef de projet Stefaan Demarest. Pour sa comparaison avec une situation « normale », Sciensano prend en considération l’enquête nationale sur la santé menée en 2018.

En juin 2021, 15% de la population adulte était touchée par un trouble dépressif et 16% par un trouble anxieux. Ces chiffres sont inférieurs de cinq points de pourcentage par rapport aux deux études précédentes, mais restent néanmoins supérieurs de cinq points de pourcentage par rapport à 2018.

Et comme l’ont montré les précédentes enquêtes Covid, la fréquence de ces problèmes de santé mentale varie avec l’âge. Par exemple, les jeunes adultes (18-29 ans) sont toujours les plus touchés par l’anxiété (27%) et les symptômes dépressifs (24,5%), tandis que les personnes âgées (65 ans et plus) sont les moins affectées (respectivement 7% et 6%).

Fin septembre, début octobre, aura lieu la huitième enquête, dans laquelle la santé mentale sera à nouveau évaluée. Étant donné qu’entre-temps, davantage de contacts sociaux ont été autorisés et que moins de personnes sont socialement isolées, il n’est pas exclu qu’il y ait une certaine amélioration. Néanmoins, Demarest ne s’attend pas à ce que les chiffres fassent soudain un plongeon spectaculaire.

Incertitude

« La pandémie n’est tout simplement pas terminée », déclare Filip Raes, professeur en psychologie à la KuLeuven au quotidien de Morgen. « Oui, il y a plus de choses ouvertes. Mais nous retournons au travail aussi, ce qui crée de l’incertitude. Et s’il y a quelque chose qui crée du stress, de l’anxiété et de la dépression, c’est une situation comme celle-ci, avec beaucoup d’incertitude et de fluctuations entre les ouvertures et les fermetures. »

« La santé mentale ne fonctionne pas avec un commutateur bon/mauvais », explique Demarest. « Cela pourrait prendre un certain temps – des mois – avant que nous ne revenions à la normale, à condition qu’il n’y ait pas de nouvelle flambée du coronavirus et que l’on prenne les mesures correspondantes. »

Avec Belga

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