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Covid: pourquoi la situation sanitaire ne se prête pas encore à un assouplissement des mesures

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Le Comité de concertation se réunit ce vendredi avec deux sujets principaux sur la table : les voyages non essentiels et les métiers de contacts. Mais les autorités freinent à envisager des assouplissements. Pourquoi ?

Si les indicateurs de l’épidémie de Covid semblent se stabiliser, l’heure n’est pas encore aux assouplissements. La Belgique va restreindre temporairement la liberté de circulation, avec une Europe plus ou moins coordonnée. On entrevoit néanmoins des perspectives pour les métiers de contact (coiffeurs, esthéticiennes…), mais pas avant trois semaines, et si les courbes ne se repartent pas à la hausse entretemps. Car même si les chiffres n’augmentent plus ces derniers jours, ils restent à un seuil élevé, poussant experts et gouvernement à rester dans l’anticipation et la prudence.

Les contaminations

Entre le 12 et le 18 janvier, 1.963 cas de Covid-19 ont été dépistés en moyenne par jour, une diminution de 6% par rapport à la semaine précédente. Si nous ne sommes plus au plus haut de la deuxième vague, elle n’est pas terminée pour autant. Début janvier, les chiffres des infections étaient légèrement remontés, aujourd’hui ils diminuent légèrement. Mais la situation est encore trop fluctuante et les chiffres trop élevés. Pour rappel, il faudrait que les nouveaux cas descendent en-dessous de 800 par jour, et ce niveau devrait persister pendant au moins trois semaines pour entrevoir un déconfinement.

Et la situation varie selon les régions. Si la plupart des provinces présentent une courbe favorable, trois d’entre elles sont pour l’instant à la hausse : Anvers (+3,1%), Flandre occidentale (7,7%) et Limbourg (9,2%).

Depuis fin novembre, les nouvelles contaminations montrent plus ou moins un plateau, aux environs de 2.000, jusqu’à 3.000 infections par jour. « Ces chiffres sont meilleurs que ceux de beaucoup de pays voisins. Mais nous restons dans un équilibre fragile, toujours trop élevé notamment au niveau de l’impact sur les soins de santé », analysait mardi le porte-parole interfédéral Yves Van Laethem.

Les hospitalisations

Après un pic à 881 admissions le 3 novembre 2020, les nouvelles admissions avaient entrepris une diminution. Mais depuis le mois de décembre, cette diminution est plus faible, voire stagne. La moyenne repart légèrement à la hausse, avec 125,3 admissions (+3%), boostée par une hausse à 183 le 19 janvier 2021.

Pour imaginer un déconfinement, les nouvelles hospitalisations doivent être en dessous de 75 entrées par jour pendant au moins une semaine. On en est encore loin. D’abord estimé pour début février, ce cap ne devrait pas être atteint avant le mois de mars si la progression se poursuit à ce rythme.

Il y a néanmoins toujours plus de sorties que d’entrées. Le nombre total de personnes hospitalisées hier s’élève ainsi à 1.941, dont 338 en soins intensifs. Mercredi, le nombre de personnes aux soins intensifs était au plus bas depuis trois mois. Le taux d’occupation des lits en soins intensifs était de 17%, allant de 9% en Brabant flamand à 21% dans le Hainaut.

Le taux de reproduction

Le taux de reproduction a tourné autour du 0,90 pendant des semaines. Mais depuis trois jours, il remonte légèrement. Il est à 1,04, contre 1,03 la veille et 1,02 le jour avant. Le R0 (ou le R effectif) désigne le taux de reproduction d’un virus. Il s’agit du nombre moyen de nouveaux cas causés par une personne infectée dans une population sans immunité. Un taux supérieur à 1 signifie qu’une personne contaminée en contamine en moyenne plus d’une autre et donc que l’épidémie progresse.

L’incertitude des variants

Le taux de reproduction pourrait considérablement augmenter si la souche anglaise prenait plus d’importance en Belgique. Les différents variants, britannique et sud-africain, comment effectivement à être détecté sur notre territoire. « A ce jour, 178 variants 501Y.V1 (UK) et 8 variants 501Y.V2 (Afrique du Sud) ont été identifiés en Belgique », indiquait ce jeudi soir Emmanuel André. « Nous n’avons pas pu éviter en Belgique l’introduction de nombreux variants importés durant la période de vacances, et les stratégies actuelles de dépistage, recherche de contacts et d’isolation/quarantaine n’ont pas empêché l’émergence de multiples foyers secondaires. Ces stratégies sont très efficaces, mais elles perdent en efficacité quand tout le monde n’y adhère pas. A situation inchangée (mêmes mesures et même niveau d’application des mesures), le phénomène des variants va continuer à s’amplifier », précise-t-il sur Twitter.

https://twitter.com/Emmanuel_microb/status/1352283320982372356Emmanuel Andréhttps://twitter.com/Emmanuel_microb

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Si les niveaux ne sont pas encore aussi alarmants que dans d’autres pays, comme le Royaume-Uni, les experts et les autorités préfèrent donc jouer la prudence plutôt que manquer d’anticipation.

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