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Covid: « La moyenne d’âge des hospitalisations est un peu plus basse qu’au début de la deuxième vague »

Stagiaire Le Vif

Depuis l’apparition du variant britannique et la campagne de vaccination, la moyenne d’âge des contaminations ainsi que des hospitalisations est à la baisse. « Les anciens prennent plus de précautions et ils se contaminent moins vite que les jeunes« , explique Philippe Devos, médecin chef adjoint de l’unité des soins intensifs de Liège. Le porte-parole du centre de crise, Yves Van Laethem, appelle les jeunes à la prudence.

« Les adolescents et les jeunes adultes ont actuellement les taux d’infection les plus élevés » a déclaré Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid, lors de la conférence de presse du Centre de crise du 16 mars. Le pourcentage de contaminations le plus élevé concerne les jeunes entre 10 et 19 ans (8,3 %).

L’augmentation des nouveaux cas est en hausse dans toutes les tranches d’âge, sauf chez les personnes âgées et de plus de 90 ans où on constate une diminution du 9 %. «  L’impact de la vaccination est probablement présent à ce niveau-là « , a précisé Yves Van Laethem.

Des patients plus jeunes

Les personnes hospitalisées actuellement sont légèrement plus jeunes qu’auparavant, dans la tranche d’âge 55-75 ans. « La moyenne d’âge des hospitalisations est un peu plus basse qu’au début de la deuxième vague« , éclaire Philippe Devos, chef adjoint de l’unité des soins intensifs du CHC de Liège.« On n’a presque plus de patients des maisons de repos. On peut espérer que ça soit lié à la vaccination« , déclare le Dr Devos. L’objectif prioritaire de la campagne de vaccination est en effet de protéger la population plus âgée et plus fragile.

Variant anglais plus fréquent chez les jeunes

« On ne peut pas éliminer la possibilité que chez une partie de ces personnes, il y ait un rôle joué par une virulence plus importante des variants« , a ajouté Yves Van Laethem. Deux publications scientifiques récentes, une anglaise et une danoise, accréditent en effet l’idée d’une virulence plus importante, entre autres chez les personnes un peu plus jeunes, du variant anglais du virus. « Il faut rappeler qu’actuellement, le variant anglais constitue à peu près entre deux tiers et trois quarts des souches qui circulent dans notre pays » a encore détaillé le Dr Van Laethem. Deux hypothèses sont possibles : qu’il touche davantage les jeunes, ou que lorsqu’il infecte une personne jeune, elle ait plus facilement des symptômes.

Écoles, un des moteurs de l’épidémie?

« Le virus s’échange plus dans le milieu scolaire et dans les universités plutôt que dans les maisons de repos« , indique le Dr Devos. L’augmentation manifeste en ce qui touche les jeunes est à mettre en perspective avec l’opération des tests salivaires pour détecter de façon rapide d’éventuels cas de contamination au Covid au sein des écoles. « Le taux d’infection des enfants de moins de dix ans reste néanmoins inférieur à celui des adolescents« , a précisé le Dr Van Laethem. Le médecin en soin intensif de Liège contextualise la situation : « au début de la deuxième vague, on a vu que les infections avaient progressé dans les populations les plus jeunes avant de contaminer les personnes plus âgées avec un délai d’environ trois semaines entre la contamination des jeunes et des plus anciens. » On peut alors se poser la question si aujourd’hui on est dans la logique de la deuxième vague avec juste un délai ou si c’est vraiment la vaccination qui joue un rôle.

Un risque pour la famille

Les personnes hospitalisées arrivent de leur foyer. « Généralement les patients que j’ai ici ils sont contaminés par les proches« , explique le Dr Devos. Les contacts rapprochés restent ainsi un des risques majeurs de la contagion. Yves Van Laethem s’adresse aux jeunes : « les personnes que vous ne rencontrez pas, ça vous fait de la peine, mais ça vous ferait encore plus de peine si vous les contaminez. Donc essayez de limiter au maximum vos contacts« . Philippe Devos encourage les personnes déjà vaccinées à continuer à respecter les gestes barrières : « Quand la vaccination aura lieu à plus grande échelle, à ce moment-là on pourra reprendre une vie la plus proche de la normale sans poser le risque aux populations les plus fragiles. Encore un peu de patience.« 

Valentina Jaimes

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