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Coronavirus : pourquoi y a-t-il une explosion de cas à Anvers?

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

La ville d’Anvers qui dénombre 567 nouveaux cas de coronavirus pour les sept derniers jours (820 pour la province) est durement touchée par la deuxième vague de coronavirus. Pourquoi la métropole portuaire enregistre-t-elle une telle hausse d’infections, bien plus élevée que d’autres grandes villes belges ?

L’épidémie reprend un peu partout en Belgique et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a défini la Belgique en orange sur son site web, ce qui signifie que notre pays a dépassé la barre des 20 contaminations par 100 000 Belges pour les deux semaines écoulées. Cependant, les chiffres sont particulièrement alarmants dans la province d’Anvers qui affiche un taux d’incidence de 108.

Bars à shisha

Il est difficile de savoir d’où proviennent exactement les foyers vu que le tracing n’est pas encore au point. Interrogée par le quotidien De Tijd, la gouverneure de la province d’Anvers Cathy Berx tente tout de même d’expliquer ce rebond. « De nombreuses infections remontent à quelques mariages, où différentes générations de personnes sont entrées en contact étroit les unes avec les autres. Les règles plus strictes pour les bars à shisha, instaurées par le bourgmestre Bart De Wever, n’ont pas été prises pour rien. Un objet que l’on met en bouche avant de le transmettre à d’autres est évidemment ‘fantastique’ pour le virus », explique Cathy Berx.

Berx ajoute que certains jeunes contaminés ont omis de se confiner. « Ce sont des jeunes qui ne se sentaient pas mal ou qui sont sortis trop tôt après la disparition de leurs symptômes pour jouer au football dans les parcs. Un tel comportement est absolument indésirable ».

Familles nombreuses

Ces derniers jours, les autorités anversoises ont constaté que le virus circule parmi les communautés juives et marocaines de la ville, une information confirmée par l’échevin Samuel Markowitz (Open VLD). « Ce n’est pas si surprenant. Dans ces communautés, vous avez des familles nombreuses, où les membres de la famille se contaminent les uns les autres. De plus, les communautés proches se réunissent plus souvent », déclare-t-il au quotidien De Tijd. Il y voit cependant aussi un avantage. Selon lui, la solidarité de ces communautés peut aider à maîtriser la deuxième vague, un phénomène déjà observé lors de la première vague.

Si le week-end dernier, la cellule de crise provinciale d’Anvers a décidé de limiter la bulle de contacts à 10 personnes pendant quatre semaines et d’obliger les citoyens à avoir un masque sur eux en permanence, le professeur en médecine Dirk Devroey estime que la seule solution est de reconfiner Anvers.

« Je crains que nous devions être stricts avec l’arrondissement d’Anvers, qui concentre 55% des nouvelles infections », a expliqué le professeur Devroey. « Personne ne l’appréciera mais nous devons retourner à une situation où les gens ne peuvent sortir que pour se nourrir ou aller chez le médecin. (…) Le feu brûle. » Il a cité l’exemple de l’Allemagne où les arrondissements qui comptent plus de 50 contaminations pour 100.000 habitants sont confinés.

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