Conner Rousseau © Belga

Conner Rousseau élu nouveau président du sp.a

Le Vif

Le jeune Conner Rousseau, 26 ans, a été élu président du sp.a, a-t-il lui-même annoncé vendredi via son compte Instagram. Conner Rousseau est le chef de groupe sp.a au parlement flamand.

Elu en Flandre orientale pour le parlement flamand en mai dernier, Conner Rousseau était opposé dans l’élection pour la présidence du parti socialiste flamand à Hannes De Reu et Christ’l Van der Paal. Chaque candidat se présentait avec un « running mate » appelé à occuper la vice-présidence. Conner Rousseau et Funda Oru ont obtenu 72% des voix exprimées par les membres du parti.

Christ’l Van der Paal et Bart Callaert ont obtenu 16%. Hannes De Reu et Elhasbia Zayou ont récolté 11% des voix. Conner Rousseau, qui aura 27 ans dans quelques jours, succèdera à John Crombez pour un mandat de 4 ans, avec Funda Oru comme vice-présidente.

Conner Rousseau, la comète qui doit refaire briller le sp.a

Conner Rousseau a été élu à la tête du parti socialiste flamand, devenant du haut de ses 26 ans (27 la semaine prochaine) le plus jeune président de parti que la Belgique ait connu. Sa trajectoire vers le sommet du parti a été fulgurante. Sa tâche sera désormais de resserrer les rangs socialistes pour sortir le sp.a de la morosité. Son utilisation habile des réseaux sociaux, entre autres, lui vaut côté flamand le surnom de « Stevaert d’Instagram », en référence à l’ex-président du sp.a Steve Stevaert, qui se positionnait comme proche de la population, à rebours du discours politique classique.

La politique est pourtant une histoire de famille chez Conner Rousseau. Son arrière-grand-mère Maria De Smet a siégé au conseil communal de Courtrai pendant des décennies. La mère du jeune homme, Christel Geerts, a quant à elle été bourgmestre de Saint-Nicolas, et a siégé au Sénat pour le sp.a. Enfant, Conner Rousseau a rejoué des formations de gouvernement version Playmobil, « avec Verhoftsdat dans le rôle principal ».

Si la politique coule donc dans ses veines, l’ascension de Conner Rousseau n’en reste pas moins inhabituellement rapide. Jusqu’à l’an dernier, le jeune homme était pour ainsi dire un inconnu. Il s’était pourtant déjà installé en coulisses, travaillant au cabinet de l’ancienne ministre flamande Freya Van den Bosssche pendant qu’il étudie le droit à l’UGent, l’université de Gand. Il déménage ensuite vers le siège du parti, où il va travailler pour John Crombez, son président. Les deux hommes se sont rencontrés précédemment à la mer, où Conner Rousseau participe à l’animation de camps pour jeunes défavorisés. En 2017, il prend en main la communication du parti. Il choisit d’emblée une approche bien dans son époque, avec beaucoup d’attention pour les réseaux sociaux. Lui-même est très actif sur ces réseaux, entre autres sur Instagram sous le pseudo « KingConnah », s’adressant à ses « matekes » avec force photos et vidéos.

C’est lui, entre autres, qui se cache derrière l’organisation du congrès électoral Go Left, un évènement qui détonne avec de la musique, du spectacle, « une sorte de Tomorrowland politique » comme l’a expliqué son concepteur. Pour les élections de mai 2019, le parti décide de lui donner une place en vue, celle de tête de liste pour la Flandre orientale. La campagne lui donne l’occasion de se positionner comme un des visages du renouveau, dans les rangs socialistes.

Le 26 mai, il engrange 17.438 voix de préférence et est élu au Parlement flamand. Il y est d’emblée choisi comme chef de groupe. Il ne lui aura pas fallu longtemps pour encore grimper d’une marche. « Après 15 ans de défaite, il est temps d’avoir un électrochoc », dit-il lui-même à propos de son parti. « C’est maintenant ou jamais, si nous ne le faisons pas ensemble, ce sera fini ».

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