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Concertation sociale : la CSC et la CGSLB approuvent le projet d’accord, la FGTB le rejette

Réuni ce mardi, le conseil général de la CSC a approuvé, à une courte majorité, le projet d’accord conclu fin janvier par les partenaires sociaux au sein du Groupe des 10. De son côté, le comité fédéral de la FGTB a unanimement rejeté l’accord.

La CSC a approuvé le projet d’accord du Groupe des 10 à une très faible majorité de 52,13%, mardi, à l’issue d’un conseil général extraordinaire à Bruxelles. Un plan d’action va être développé avec le front commun syndical, a expliqué le président Marc Leemans. « Nous demandons un changement de cap », a ajouté la secrétaire générale Marie-Hélène Ska.

Sur les 300 votes, 17 abstentions ont été enregistrées. « Le protocole d’accord a été soumis à l’ensemble des organisations internes », a expliqué M. Leemans. « Les débats ont été très intenses. Les arguments pour et contre étaient les mêmes. De grandes disparités dans les résultats ont été constatées selon les centrales, mais pas particulièrement entre le nord et le sud du pays. Tout le monde est serein car tout le monde se retrouve dans cette position », a-t-il assuré.

« Ce gouvernement est anti-social, il réduit le pouvoir d’achat, les droits et protections sociales, nos membres désapprouvent sa politique », a résumé M. Leemans.

Les priorités de la CSC restent les mêmes, a souligné Mme Ska, au premier rang desquelles la justice fiscale et la « juste contribution de l’ensemble des revenus », la relance économique et la question de l’index.

« L’évasion fiscale reste reine en Belgique et en toute impunité alors que les exclusions des allocations sont très faciles. En matière de protection sociale et de services publics, une réduction de 20%, ce n’est plus que de l’austérité, c’est mettre en danger les plus fragiles. Idem dans l’enseignement, où il y a des économies aveugles. »

La CSC va continuer à travailler avec les autres organisations et les employeurs. Il sera question du saut d’index mercredi avec le gouvernement et de la disponibilité en fin de carrière dès mardi après-midi avec les employeurs. « Personne n’est apparemment chargé de la relance économique en Belgique », déplore Mme Ska.

« Le rôle du gouvernement est de permettre à tous de trouver leur place dans la société. Nous ne demandons pas l’aumône, nous demandons un changement de cap. Le protocole d’accord est un pas, mais qui n’enlève rien à nos revendications. »

Le syndicat chrétien va désormais se concerter avec ses homologues socialiste et libéral. « Il reviendra aux bureaux des organisations de se prononcer sur la suite », a conclu la secrétaire générale.

La FGTB rejette unanimement l’accord

Le comité fédéral de la FGTB a unanimement rejeté l’accord du Groupe des 10. Le syndicat socialiste veut mettre en place un plan d’actions avec la CSC. « Le front commun reste particulièrement important à nos yeux », a souligné mardi le président de la FGTB, Rudy De Leeuw.

Le président de la CSC a déjà fait savoir mardi matin, en prélude au conseil général du syndicat, que celui-ci préparait des actions pour protester contre les mesures avec lesquelles il n’est pas d’accord.

Côté FGTB, les régionales et centrales se sont unanimement opposées au projet d’accord du Groupe des 10 qui prévoit une hausse des allocations de 2% et une marge salariale de 0,8%. « Nous continuons à dénoncer le caractère anti-social du gouvernement Michel », précise M. De Leeuw.

Le syndicat socialiste ne veut cependant pas se distancier des autres organisations. Au contraire, il veut, avec la CSC, poursuivre la lutte notamment contre le saut d’index, le glissement fiscal et la politique vis-à-vis des demandeurs d’emploi. « Le plan d’actions détaillé sera dévoilé après une concertation avec le syndicat chrétien », ajoute M. De Leeuw.

Le président de la FGTB rencontrera mardi après-midi la Fédération des Entreprises de Belgique pour lui faire part de sa position dans ce dossier.

Le syndicat libéral approuve le projet d’accord

Le syndicat libéral a approuvé mardi le projet d’accord social pour la période 2015-2016 conclu au sein du Groupe des 10, à l’exception de la FGTB, a-t-on appris mardi à l’issue d’une réunion du bureau national du syndicat libéral.

Le fiat de la CGSLB porte sur les trois volets repris dans le projet d’accord social, à savoir la marge salariale de 0,8%, la répartition de l’enveloppe bien-être et la mise en oeuvre du « mini-accord » de la mi-décembre et des mesures sur les fins de carrière.

Le syndicat libéral poursuivra en outre les discussions entre les partenaires sociaux sur la question de la disponibilité des prépensionnés.

Par ailleurs, la CGSLB continue, elle aussi, à s’opposer au saut d’index et à défendre un glissement fiscal (tax shift) « qui rétablisse la justice fiscale via un impôt sur les revenus de la fortune, de sorte que les épaules les plus solides supportent la charge la plus lourde. »

A ce propos, les dirigeants de la CGSLB se réuniront prochainement avec leurs homologues de la CSC et de la FGTB afin de se pencher sur un plan d’actions. Les dirigeants du syndicat libéral n’ont toutefois pas mandat de s’associer à des actions de grève de grande envergure.

Les actions perturbant les entreprises vont à l’encontre de l’accord social

Les employeurs se réjouissent mardi que la CSC et la GGSLB aient approuvé le projet d’accord social, tout en dénonçant d’éventuelles actions syndicales qui perturberaient les entreprises. Les syndicats chrétien et libéral ont approuvé le projet d’accord conclu au sein du Groupe des 10, à l’exception de la FGTB, mais ont également annoncé qu’ils préparaient un plan d’actions en front commun pour protester contre certaines mesures du gouvernement. Les organisations se rencontreront à ce sujet mercredi. Le syndicat socialiste a fermement démenti par la voix de son secrétaire général, Marc Goblet, qu’une grève était déjà prévue pour le mois d’avril.

La FEB se réjouit de son côté que « ceux qui ont souscrit à l’accord aient reçu un signal » de leur base. La fédération des entreprises s’inquiète néanmoins d’un signal négatif qui pourrait être donné par de nouvelles actions syndicales. « Nous devons maintenant être attentifs pour éviter une spirale négative », a souligné l’administrateur-délégué de la FEB, Pieter Timmermans.

Le syndicat flamand d’entrepreneurs indépendants Unizo ajoute qu’il n’a « aucun problème avec les actions contre le gouvernement, tant qu’elles ne perturbent pas les entreprises ».

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