Remplacement d'un ancien compteur électrique par une dit 'intelligent'. © BELGA

Compteurs électriques intelligents: « le marché belge nous intéresse toujours »

Le Vif

EDF International Networks, filiale de l’énergéticien français EDF, reste intéressée par le marché belge des compteurs électriques dits « intelligents », malgré la nouvelle donne en vigueur en Wallonie depuis quelques mois.

L’été dernier, le Parlement de Wallonie a en effet adopté un décret relatif aux compteurs électriques communicants, que les États membres de l’Union européenne doivent installer chez les particuliers en vertu d’une directive européenne datant de 2009. Plutôt qu’un déploiement généralisé pour 2020, le nouveau texte wallon prévoit que 80% des gros consommateurs et des citoyens producteurs d’énergie devront en être équipés d’ici fin 2029.

Jusque-là, le principal gestionnaire de réseau de distribution en Wallonie, Ores, avait privilégié la pose de compteurs intelligents de type « Linky », développés par Enedis, une autre filiale d’EDF, et basés sur la technologie CPL (qui permet de transmettre des informations via le réseau électrique). Mais le nouveau décret wallon a rebattu les cartes: un déploiement plus diffus des compteurs convient moins au CPL et davantage à la technologie GPRS, qui fait, elle, passer les échanges d’informations entre le compteur et l’opérateur via le réseau de téléphonie mobile. En outre, Ores et Resa, le GRD actif en province de Liège, ont amorcé un rapprochement, afin de réaliser des économies d’échelle, et entendent adopter une solution d’appareil unique pour toute la Wallonie.

« En Belgique, nous travaillons depuis longtemps avec Ores, qui était parti sur le principe d’un déploiement de compteurs de type Linky, adaptés aux spécificités du contexte belge. Mais la nouvelle orientation qui a été décidée remet en question le business plan qui avait été élaboré avec Ores », reconnaît Marie-Line Bassette, directrice d’EDF International Networks. La filiale d’EDF n’en reste pas moins partenaire d’Ores et étudie avec le GRD les possibilités qui s’offrent désormais à lui.

Si l’image d’EDF et de sa filiale Enedis, qui gère le réseau électrique en France, est intimement liée aux compteurs Linky, dont le groupe en installe actuellement quelque 30.000 exemplaires chaque jour dans l’Hexagone, non sans quelques grincements de dents parmi la population, Enedis a également installé en France 500.000 compteurs électriques intelligents basés sur le protocole GPRS, pour ses clients industriels. Et EDF International Networks, dont l’objectif est de vendre le savoir-faire d’Enedis à l’étranger, vient d’annoncer la conclusion d’un important contrat en Inde pour l’installation, sur 18 mois, de cinq millions de compteurs intelligents reposant sur la technologie GPRS. « Nous sommes agnostiques quant à la technologie qui est choisie », poursuit Marie-Line Bassette, depuis l’Inde, où l’installation des compteurs communicants a récemment commencé. « Chaque solution a ses avantages et ses inconvénients. Le bon choix est celui qui est adapté aux besoins des clients ».

Les règles du jeu ont beau avoir changé en Wallonie, « le marché belge nous intéresse toujours », confirme la directrice d’EDF International Networks. Si les besoins belges ne sont pas comparables aux besoins indiens, l’État d’Asie du sud ayant un potentiel estimé à 250 millions de compteurs électriques intelligents, plusieurs millions de compteurs de nouvelle génération devront tôt ou tard être déployés, au cours des prochaines années, dans les foyers du Plat pays.

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