Hugo Vandaele (CD&V) sent dans son dos le souffle de la N-VA. © HATIM KAGHAT

Communales 2018 : à Beersel, la N-VA aux portes du pouvoir

Pierre Jassogne
Pierre Jassogne Journaliste Le Vif/L’Express

Candidat bourgmestre, Ben Weyts compte prendre sa revanche sur 2012 pour diriger la commune et y affirmer son côté flamand.

ABeersel, c’est l’histoire de Maxime qui a ranimé la flamme communautaire ces dernières semaines. Francophone, le jeune homme a décidé de passer son permis de conduire. Mais en français au centre d’examen de Braine-le-Château, où il l’a réussi. Quand il a voulu récupérer son permis à Beersel, les choses ont mal tourné.

 » L’année dernière, la loi a changé : en Wallonie et à Bruxelles, il faut attendre trois mois entre l’examen théorique et l’examen pratique, mais en Flandre, neuf mois « , expliquait le jeune homme à la VRT. Et c’est là que le bât blesse : selon la commune, Maxime n’a pas attendu suffisamment. Raison pour laquelle son permis n’a pu lui être octroyé.

La revanche Derrière l’anecdote, les francophones voient surtout une manoeuvre politique de l’administration à la veille des élections d’octobre pour affirmer le caractère flamand de la commune.  » Cette majorité a été correcte avec les francophones jusqu’ici. Mais ces derniers temps, on sent une nette évolution de peur d’être critiquée par la N-VA et par Ben Weyts, ministre flamand de la Mobilité et membre du conseil communal « , déplore Anne Mikolajczak, conseillère communale UF. Le nationaliste, bien que dans l’opposition, compte prendre sa revanche sur 2012 et mettre à mal la majorité sortante (CD&V, SP.A, Groen et Open VLD) dirigée par Hugo Vandaele (CD&V).

La priorité Pour le bourgmestre, la priorité est avant tout de maintenir le caractère vert de sa commune, en défendant un aménagement cohérent, sans implantation de grands ensembles.  » Il y a une pression démographique croissante de la région bruxelloise et de la périphérie. C’est un défi pour nous d’y répondre. Notamment en travaillant sur la bonne intégration des nouveaux habitants.  » Intégration qui passe à ses yeux par l’apprentissage du néerlandais.  » Notre commune offre un enseignement de haute qualité en néerlandais pour les enfants de ces nouveaux habitants. Leurs parents ont tout intérêt à apprendre le néerlandais à la fois pour accompagner leurs enfants et pour augmenter leurs chances sur le marché du travail.  »

Le bilan Une politique sobre, mais pas sombre, tel est le slogan d’Hugo Vandaele dont la principale réussite a été de ramener les finances communales à l’équilibre.  » Nous sommes parmi les communes avec la plus faible dette par habitant : 206 euros. Nous avons réduit le revenu cadastral, l’impôt sur les personnes physiques et le prix de l’eau est le plus bas de Flandre. En 2017, Het Nieuwsblad a fait de Beersel la meilleure commune de la Région flamande. Une évaluation dont nous sommes très fiers.  »

 » Le revers, c’est que la commune a dû vendre une partie importante de son patrimoine « , déplore Anne Mikolajczak.  » Il y a un potentiel touristique énorme pourtant, mais malheureusement, il n’y a pas assez d’hébergements. La majorité a commencé, mais on peut faire encore mieux « , ajoute-t-elle. Quant aux francophones, ils sont trop peu mobilisés. Au grand regret de la conseillère communale. D’ailleurs, la liste UF n’a toujours pas trouvé sa tête de liste.

Résultats 2012

CD&V 31 % (10 sièges)

N-VA 24,5 % (8 sièges)

UB (francophones) 13,9 % (4 sièges)

SP.A/Groen 12,2 % (3 sièges)

Open VLD 7,2 % (1 siège)

Open Beersel 6,5 % (1 siège)

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