© Belgaimage

Communales 2018 : à Auderghem, Didier Gosuin, maître absolu sans dauphin

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Sauf énorme surprise, DéFI conservera sa confortable majorité absolue à Auderghem. Privé de son poulain et successeur désigné, Didier Gosuin est une nouvelle fois candidat bourgmestre, mais veut terminer son mandat de ministre.

Une sinécure, le poste de bourgmestre d’Auderghem ? A voir. Le montant des indemnités des élus locaux est lié à l’importance de la population de la commune. Or, Auderghem est l’une des six entités bruxelloises les moins peuplées.

Cette question  » salariale  » aurait joué un rôle dans la décision surprise de Christophe Magdalijns, bourgmestre faisant fonction, de ne pas se présenter comme tête de liste DéFI au scrutin du 14 octobre prochain. Considéré de longue date comme le poulain de Didier Gosuin, cet inspecteur des finances de 46 ans laisse entendre qu’il ne veut plus sacrifier sa vie à la politique. Gosuin, qui déclarait avoir préparé  » une relève politique  » dont il attendait  » qu’elle prenne ses responsabilités « , s’est dit déçu. Dans la foulée, il a fait savoir qu’il serait lui-même candidat bourgmestre, ce qui n’a étonné personne.

Champion des voix de préférence à Bruxelles avec près de 23 000 voix au scrutin régional de mai 2014, Gosuin est devenu, cette année-là, ministre du gouvernement Vervoort. Il a alors laissé à Magdalijns sa fonction de mayeur… mais pas le bureau qui va avec. L’homme qui règne en maître sur Auderghem depuis 1995 a continué à surveiller de près sa commune, au risque d’apparaître comme une  » belle-mère  » omniprésente. Quant à Christophe Magdalijns, il a surtout fait parler de lui en lançant, à un an des élections communales, son projet  » Soignes  » de fusion entre Auderghem et Watermael-Boitsfort, au nom des économies d’échelle.  » Le lapin ne se laissera pas manger par le boa « , a répliqué Olivier Deleuze, le bourgmestre Ecolo wafortois, qui ne rejette pas pour autant l’idée de collaborations renforcées entre les deux entités du sud-est de Bruxelles. Même DéFI, opposé à la fusion des communes bruxelloises, s’est demandé quelle mouche a piqué son bourgmestre faisant fonction.

Communales 2018 : à Auderghem, Didier Gosuin, maître absolu sans dauphin

Ce pavé dans la mare aura peu d’impact sur le scrutin d’octobre : Auderghem est un bastion DéFI inexpugnable. Aux communales de 2012, la Liste du bourgmestre a renforcé sa confortable majorité absolue, avec 64 % des voix et 23 sièges sur 31. Six ans plus tard, on s’attend à un nouveau raz-de-marée amarante. D’autant que l’opposition auderghemoise juge elle-même le bilan de l’équipe sortante globalement positif. Seul bémol, exprimé par Ecolo, la deuxième force politique locale : Auderghem serait à la traîne en matière de mobilité et de gouvernance (tout serait décidé en collège ou en commission et le conseil communal serait expédié en moins de trente minutes). Enjeux majeurs de la prochaine législature : la poursuite de l’aménagement du site Delta, où a été implanté l’hôpital Chirec, et l’avenir du viaduc Herrmann-Debroux, axe de pénétration dans la capitale, qui coupe la commune en deux. Le monstre de béton a donné des signes de faiblesse en octobre dernier et le gouvernement bruxellois plaide pour sa destruction. Le réaménagement des lieux changerait le visage de la commune.

Le pari

Si Gosuin redevient bourgmestre, il ira néanmoins jusqu’au bout de son mandat de ministre, a-t-il prévenu. Pour éviter le cumul pendant les sept mois qui séparent les communales des régionales, il confierait l’écharpe mayorale à son échevine de l’emploi, Sophie de Vos, 45 ans. Ne répète-t-il pas que son  » objectif premier  » reste la mise en orbite d’une nouvelle génération à Auderghem ?

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire