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Comment Erasmus+ a ouvert ses portes aux défavorisés

Stagiaire Le Vif

Erasmus+, la nouvelle mouture du programme d’échange d’étudiants de l’Union européenne, connaît le succès. Mais qu’est-ce qui le différencie de son ancêtre vieux de 30 ans?

Mis en place en 2014 pour une durée de 7 ans, Erasmus+ en est à la moitié de son parcours. Le but de celui-ci est principalement d’ouvrir ses portes à d’autres classes sociales et de mettre en place des moyens de financements pour ceux qui n’en ont pas forcément les moyens. En effet, partir découvrir un nouveau pays n’est plus seulement destiné à l’élite, aux étudiants universitaires, mais concerne dorénavant le secondaire, les apprentis, le personnel éducatif, les personnes défavorisées ou encore handicapées.

Différentes améliorations y sont proposées depuis le premier projet développé en 1987: il y a par exemple la possibilité d’effectuer du bénévolat. Par ailleurs, de nouveaux financements dans le domaine sportif ont été débloqués, et un soutien d’apprentissage des langues est disponible pour tous les participants, dans le but de favoriser le multilinguisme.

30 ans auparavant, au commencement du projet Erasmus, seuls 11 pays étaient concernés. Aujourd’hui, 33 y participent: l’ensemble des 28 États membres de l’UE ainsi que la Turquie, l’Ancienne république yougoslave de Macédoine, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. De plus, des pays du monde entier peuvent désormais y collaborer.

À qui s’adresse le programme?

Tout d’abord, aux étudiants de l’enseignement supérieur souhaitant réaliser un stage, des études ou un master à l’étranger. De plus, les apprenants de la formation professionnelle peuvent eux aussi accomplir un stage en entreprise.

Pour les jeunes de 17 à 30 ans, du bénévolat en Europe ou ailleurs est proposé, et à partir de 13 ans, des échanges de jeunes à l’étranger sont mis en place.

Le personnel éducatif (enseignant ou non) peut bénéficier de formations ou stages d’observation (à l’étranger), ainsi que la possibilité d’enseigner dans un établissement à l’étranger.

Un rapport sur l’année 2016 du programme démontre qu’Erasmus+ apporte à ses participants des ressources pour leur vie future: les jeunes acquièrent des compétences sociales, civiques et interculturelles, ainsi qu’un développement de leur pensée critique. Le programme a aussi pour but de favoriser l’inclusion sociale.

« Je suis fier de voir comment ce programme a joué un rôle moteur pour l’unité en Europe, contribuant à renforcer la résilience des individus et de notre société, expliquait récemment Tibor Navracsics, commissaire chargé de l’éducation, de la culture, de la jeunesse et du sport. La mobilité dans le cadre d’Erasmus+ développe les aptitudes et les compétences et forge une identité européenne qui complète et enrichit les identités nationales et régionales. C’est la raison pour laquelle nous avons encouragé les dirigeants européens réunis à Göteborg le 17 novembre dernier à oeuvrer à la mise en place d’un espace européen de l’éducation et à faire de la mobilité une réalité pour tous d’ici à 2025, en doublant le nombre de participants au programme Erasmus+ et en visant les personnes issues de milieux défavorisés. »

Différents systèmes d’aides financières sont mis en place par plusieurs institutions, principalement par la Commission européenne. Pour l’année 2016, l’UE a investi dans ce projet un montant record de 2,27 milliards d’euros, qui a permis à 725.000 Européens d’obtenir un système de bourse de mobilité. Depuis le début d’Erasmus+ en 2014, un total de plus de 2 millions de personnes ont pu étudier, se former, enseigner, travailler ou encore faire du bénévolat, et tout ça à l’étranger. Un budget de 14,7 milliards d’euros a été débloqué pour l’entièreté du programme Erasmus+, c’est-à-dire de 2014 à 2020.

Quelques chiffres

Cinq ans après l’obtention du diplôme, le taux de chômage des jeunes qui ont étudié ou suivi une formation à l’étranger est plus faible de 23% que celui de leurs homologues non mobiles.

1 jeune sur 3 participant au programme est issu d’un milieu défavorisé.

9 millions de personnes ont pu combiner études et voyage depuis le début du programme Erasmus.

Marine Payez

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