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Coalition suédoise : les cinq pièges d’une équation périlleuse

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Les pièges sont nombreux pour la future majorité « suédoise ». Des relents communautaires cachés de la N-VA aux réformes structurelles épineuses en passant par les efforts budgétaires. Revue des écueils avant la reprise de la négociation lundi.

Les négociations pour former la « suédoise » au fédéral reprennent en séance plénière ce lundi 18 août. Les quatre partenaires (N-VA, CD&V, Open VLD et MR) sont déterminés à former un gouvernement fédéral, si possible avant la fin septembre et l’assemblée générale des Nations unies, qui pourrait être la première consécration publique du Premier ministre annoncé, Kris Peeters (CD&V).

D’ici là, bien des pièges devront être surmontés et des balises posées pour la législature. « Nous ne sommes pas naïfs, nous savons que ces négociations ne seront pas simples, acquiesce un négociateur francophone. Nous avons obtenu de sérieuses garanties de principe de la part de la N-VA : pas de réformes de l’Etat, une politique socio-économique de centre-droit raisonnable… Mais il reste bien des sujets délicats à aborder.

Revue des cinq balises d’une équation périlleuse.

1.Le budget. L’objectif est connu, coulé dans le marbre : pour rester dans les balises budgétaires européennes, le gouvernement fédéral devra réaliser 17 milliards d’économies d’ici à 2019. Une montagne.

2.Les réformes structurelles. La création d’emploi sera la priorité n°1. Sur les autres dossiers, soins de santé, pensions, chômage, fiscalité…, le menu est délicat, potentiellement douloureux, avec les partenaires sociaux et la gauche francophone en embuscade.

3. Le communautaire masqué. Si le MR a obtenu des garanties au sujet de l’exécution « loyale » de la sixième réforme de l’Etat, il risque de se trouver confronté rapidement aux fantômes communautaires. Car au gouvernement fédéral, tous les dossiers sont sujets à des sensibilités différentes au Nord et au Sud.

4. Faiblesse intellectuelle au MR. « Une de mes craintes, c’est la faiblesse intellectuelle du MR, selon un expert jugé pourtant proche du centre-droit. Illustration : pendant la campagne électorale, les libéraux ont complètement foiré leur projet de réforme fiscale.

5. Un casting casse-tête. L’une des clés, pour le MR, résidera dans le casting ministériel à mettre en place si la « suédoise » voit le jour. « Didier Reynders reste un poids lourd dont le MR aurait du mal à se passer », assure-t-on unanimement. Sauf si le poste de commissaire européen vient chambouler ces plans.

Olivier Mouton.

Ces pièges sont développés dans le dossier du Le Vif/L’Express de cette semaine.

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