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CETA : « Bruxelles se met elle-même hors-jeu »

Les parlements wallon, bruxellois et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne sont pas près d’autoriser leurs exécutifs respectifs à donner les pleins pouvoirs au gouvernement fédéral pour signer le 27 octobre prochain le traité de libre-échange entre l’UE et le Canada (CETA). La N-VA met la pression.

A l’occasion d’un débat conjoint lundi entre députés wallons et bruxellois au Parlement de la Fédération Wallonie, il est en effet clairement apparu que l’opposition du PS, du cdH, mais aussi d’Ecolo, de DéFI et du PTB, au projet de traité était intacte, malgré la déclaration interprétative rédigée pour rassurer ses opposants. « Cette note interprétative n’a pas de force contraignante, elle est trop légère », a relevé Olga Zrihen (PS) sans toutefois fermer la porte au traité. « Continuons le dialogue », a-t-elle ainsi plaidé. Pointant certaines « contradictions » et « incohérences » entre la déclaration interprétative et le traité lui-même, Marie-Dominique Simonet (cdH) a, elle aussi, appelé à remettre l’ouvrage sur le métier.

« Le sérieux voudrait que nous puissions nous donner du temps pour en faire quelque chose de positif », a plaidé l’ancienne ministre de l’Education, précisant qu’elle n’était à ce stade pas en mesure de donner le feu vert au gouvernement. Emmanuel De Bock, dont le parti DéFI fait l’appoint à la majorité bruxelloise, a lui aussi fait part de son opposition au CETA. « Cette déclaration nous donne l’impression d’acheter un chat dans un sac », a-t-il lancé. DéFI ne pourra par ailleurs donner son blanc-seing tant que le CETA n’aura pas été soumis à l’avis préalable de la Cour de justice de l’Union européenne, a-t-il averti. Dans l’opposition, Ecolo et PTB ont réaffirmé lundi leur farouche opposition au projet de traité commercial. Celui-ci n’est appuyé que par le seul MR

La N-VA met la pression sur les ailes Open Vld et CD&V du gouvernement bruxellois

Le chef du groupe N-VA au parlement bruxellois, Johan Van den Driessche, a demandé lundi aux partenaires Open Vld et CD&V du gouvernement bruxellois de faire du dossier de l’approbation du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada une affaire de gouvernement en Région bruxelloise. Selon lui, en l’absence de consensus au gouvernement bruxellois sur ce dossier, le parlement régional où plusieurs partis sentent le souffle chaud du PTB doit se prononcer et on connaît dès lors l’issue du vote.

Pour l’élu de la formation nationaliste flamande, l’information selon laquelle Bruxelles rejetterait l’accord du CETA constitue une « hypothèque sur la crédibilité internationale et diplomatique de Bruxelles et de la Belgique. Par sa volonté de « torpiller » cet accord sept ans après que le parlement bruxellois eut accordé un mandat de négociation à l’Union européenne, et deux mois après la fin, des négociations, « Bruxelles se met elle-même hors jeu », a-t-il affirmé, dans un communiqué. Pour M. Van den Driessche, cette situation constitue un « gigantesque flop pour la Belgique, mais aussi pour Bruxelles elle-même », car en agissant de la sorte, la Région bruxelloise « contrecarre la politique commerciale de l’Europe », ce qui aura des conséquences économiques « gigantesques ».

« C’est pour cette raison que je demande à l’Open Vld et au CD&V d’en faire une affaire de gouvernement », a enfin dit l’élu N-VA précisant qu’il avait demandé au président du parlement bruxellois qui est aussi celui de la commission des Affaires européennes de l’assemblée régionale (ndlr: Ch. Picqué -PS) de convoquer aussi vite possible une réunion spéciale pour permettre l’interpellation du ministre des Relations extérieures de la Région, Guy Vanhengel (Open Vld)). (

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