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Budget wallon: « L’équilibre n’est pas envisageable en 2024 » (Dolimont)

« L’équilibre, dans ma vision budgétaire et au vu des crises que nous avons connues, n’est pas envisageable pour 2024 », a affirmé  le ministre wallon du Budget, Adrien Dolimont.

Il y a une semaine, à l’issue de son conclave, le gouvernement régional avait pourtant assuré que la trajectoire budgétaire prévoyant un retour à l’équilibre en 2024, serait respectée. C’est effectivement le cas … pour le budget ordinaire, désormais allégé des dépenses liées à la relance, au covid, aux inondations, à la guerre en Ukraine et à la crise énergétique.

 « Je suis ministre du Budget, mon travail est donc celui de gestion ‘pure’. Selon le prisme des décisions politiques, on peut toujours faire pencher l’interprétation d’un côté ou d’un autre. Moi je me refuse de le faire, car ce n’est pas ce qui est attendu de moi. Je dois regarder les chiffres objectivement, de manière absolue, afin d’y voir clair et de savoir ce qu’on peut ou pas se permettre. Donc, je mets tout dans la même boite. Solde SEC (normes européennes), solde brut à financer et différentes crises. Je ne mets rien dans un tiroir à part. Tout est dans la même bourse, dettes comprises, comme dans la bourse des ménages », a expliqué le ministre Dolimont.

Vendredi passé, l’exécutif a présenté un budget marqué, en termes de chiffres, par un solde brut à financer de 3,141 milliards d’euros, en nette amélioration par rapport aux 4,135 milliards de l’initial 2022, et par un solde SEC de 2,576 milliards, contre 3,014 milliards un an plus tôt. Pour faire face à la crise énergétique tout en maîtrisant son endettement, il a par ailleurs annoncé la  mobilisation de 703 millions de réserves des organismes régionaux (UAP), auxquels s’ajoutent 400 millions d’économies structurelles, dont 250 millions en 2023 alors que seuls 150 millions étaient initialement attendus.

« Seules 24 UAP sur 195 sont concernées par une reprise de trésorerie », a précisé ce vendredi le ministre Dolimont. Plus généralement, « on arrive à un moment où il va falloir réformer des dispositifs; changer des décrets. Ces réformes vont se généraliser. Il me semble que chaque cabinet en est désormais conscient », a-t-il ajouté.

Plusieurs projets du plan de relance ont été suspendus

En attendant, plusieurs projets du plan de relance ont été suspendus, sans qu’on sache vraiment lesquels. Selon Adrien Dolimont, ont notamment été mis sur pause:

  • la construction d’un pôle cycliste d’excellence en Wallonie pour lequel ne reste que 13,9 millions des 30 millions initialement prévus
  • l’appel à projets pour la rénovation énergétique des bâtiments d’intérêt collectif et le renforcement de la rénovation des bâtiments du SPW et SPW MI.
  • Le ministre est également revenu sur le doublement de l’abattement sur les droits d’enregistrement, une disposition destinée à faciliter l’accès à la propriété, première étape d’une réforme fiscale d’envergure. Cet abattement, prévu dans le budget 2023, sera désormais fixé à 40.000 euros pour les biens de moins de 350.000 euros, soit un gain de 2.500 euros pour l’acquéreur. Il sera ensuite lissé pour revenir à 20.000 euros pour les biens dépassant les 500.000 euros. Le coût global de cette mesure avait été estimé à 50 millions d’euros si l’abattement passait de 20.000 à 40.000 euros pour tout le monde, ce qui ne sera finalement pas le cas. L’impact global sera donc revu à la baisse, sans davantage de précisions pour le moment.
  • On n’en saura pas non plus beaucoup plus sur le contrat caissier négocié depuis des mois avec Belfius. Les discussions ont abouti et leur résultat sera présenté jeudi prochain au gouvernement régional, a tout de même indiqué Adrien Dolimont.

Par contre, dans ses compétences, la création d’une filière de démantèlement d’avions à Charleroi, la construction d’un pôle sportif d’excellence multidisciplinaire en Wallonie et l’appel à projets pour la rénovation énergétique des infrastructures sportives ont été confirmés.

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