Benoit Hellings et Zakia Khattabi célébrant leur victoire aux élections communales de 2018. © BELGA

Bruxelles, la belle verte qui voulait du changement

Laurence Van Ruymbeke
Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

Comme ailleurs dans le pays, le parti Ecolo a décroché haut la main le maillot vert du vainqueur lors du scrutin communal.

A 20h, dimanche soir, la commune bruxelloise déjà pilotée par un écologiste, Watermael-Boitsfort, enregistrait une progression des votes verts. A Ixelles, Ecolo arrive en tête du scrutin et se positionne clairement comme fournisseur du/de la prochain(e) bourgmestre(e). Même constat de victoire à Forest. A Bruxelles-ville, le parti arrive en deuxième position devant le MR. Deuxième place pour les Verts aussi à Schaerbeek, Woluwé Saint Lambert, Saint-Gilles, Anderlecht…

Le PS limite la casse, après une année marquée par les scandales et leurs suites dans les affaires Publifin, Samu Social et autres Gial. Il se tasse dans plusieurs communes, en dépit d’une victoire évidente à Molenbeek, où la fille de l’ex-mayeur Philippe Moureaux, Catherine Moureaux, arrive largement devant l’ex-bourgmestre sortante, la libérale Françoise Schepmans. A Saint-Josse-ten-Noode, le bourgmestre sortant Emir Kir rafle la majorité absolue, devant Ecolo. A Evere, le PS de Rudi Vervoort se recroqueville légèrement.

La douche est froide, en revanche, pour le MR, en recul notoire, y compris dans des bastions comme Uccle. Défi ne réussit pas à percer et les voix du CDH s’amenuisent toujours. Le PTB, nouveau venu, progresse là où il présentait des candidats, ce qui n’était pas le cas partout. A Molenbeek, il est en passe d’intégrer la majorité avec le PS.

Voilà pour les tendances essentielles qui se dégageaient en début de soirée, ce dimanche. On peut gloser à volonté sur les raisons qui expliquent soit ces succès, soit ces déroutes. Quelles qu’elles soient, le signal essentiel envoyé aux formations politiques par l’électeur est clair: à Bruxelles, il veut du renouveau, de la cohérence, de la transparence, de l’efficacité sans calculs de pouvoir et l’intégration de la dimension environnementale dans chaque projet. Ce qu’il réclame, en somme, c’est une forme de loyauté politique, avec laquelle les membres de certains des partis traditionnels ont parfois pris des libertés.

De ce point de vue, c’est sur Ecolo que la pression sera la plus forte dans les mois et les années à venir.

Après le champagne, les embrassades et les cris de joie, les Verts quitteront en effet les bancs de l’opposition dans un certain nombre de communes bruxelloises pour siéger sur les banquettes du pouvoir. Les attentes à leur égard sont immenses. Et rien ne leur sera pardonné. On ne leur laissera pas beaucoup le temps de prendre leurs marques. Il faudra donc que les écologistes fassent rapidement la preuve que la confiance qui leur a été accordée ne l’a pas été en vain. Qu’une autre façon de faire de la politique est possible et qu’ils s’appliquent à la mettre en oeuvre, sans ciller. Et que l’accession au pouvoir n’engendre pas d’office la compromission, comme tant d’électeurs le pensent pourtant. Vaste programme…

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