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Bernard Wesphael quitte Ecolo

Le chef de groupe Ecolo au parlement wallon, Bernard Wesphael, a annoncé lundi qu’il quittait son parti puisque, dit-il, il ne trouve plus sa place au sein des Verts francophones. Ce n’est toutefois pas Ecolo qu’il met en cause, mais plutôt ses cadres.

« Au risque de décevoir les amateurs de politique spectacle, il ne faut pas compter sur moi pour invectiver ce parti qui fut le mien. J’estime sincèrement que le combat écologiste garde sa pertinence et sa légitimité. Je pense cependant ne plus avoir ma place au sein d’Ecolo car ma conception de l’action politique ne correspond plus à celle de ses cadres », a-t-il déclaré.

Le 4 mars dernier, M. Wesphael avait brigué la co-présidence d’Ecolo. L’assemblée générale du parti ne l’avait toutefois classé qu’en dernière position, avec 15 pc des voix. Dans la soirée, alors qu’il s’agissait de trouver un remplaçant à Emily Hoyos à la présidence du parlement wallon, il avait été désavoué par son groupe: les députés wallons ne l’avaient en effet classé qu’à la troisième place derrière Patrick Dupriez et Véronica Cremasco.

Le lendemain, il avait annoncé qu’il prendrait du recul pour réfléchir à la poursuite de son engagement au sein d’Ecolo. Il avait alors expliqué que le courant qu’il représentait au sein d’Ecolo ne pourrait vraisemblablement jamais exercer le moindre poste d’influence.

Lundi, il a répété ce grief: « Je pars sans réelle amertume, car la politique est d’abord un rapport de forces. Chez Ecolo, aussi. Je tire donc toutes les conséquences du match triangulaire du 4 mars dernier. Mais il est vrai que j’ai cru jusqu’au bout que, dépassant ce simple rapport de forces, les dirigeants d’Ecolo seraient capables d’assumer le pluralisme des tendances, au sein du parti, en attribuant les fonctions d’influence de façon à tenir compte de toutes les sensibilités présentes ».

M. Wesphael dit concevoir son départ comme « une objection de conscience », « une façon d’honorer (ses) valeurs », de se respecter. Parmi les valeurs mises en avant par le député dans sa candidature à la co-présidence, figurait la « neutralité active de l’Etat » à l’heure de la querelle sur les signes religieux, façon d’affirmer la laïcité de l’Etat dans un parti parfois tenté par la voie des accommodements raisonnables.

« Soyons de bon compte, j’ai aussi pris des risques en raison de certaines positions qui ont déplu, notamment sur la laïcité de l’Etat, dans un conteste dangereux de replis identitaires », a-t-il affirmé. M. Wesphael conservera son mandat de député et siégera comme indépendant. Il donnera davantage de précisions sur la suite de sa carrière dans quelques semaines.

Départ de Wesphael: Ecolo regrette, mais prend acte

Ecolo regrette le choix de Bernard Wesphael mais prend acte de son départ, a indiqué le parti dans un communiqué. Il y a quelques jours, les responsables des Verts francophones se sont entretenus avec leur chef de groupe au parlement wallon. Ils lui ont expliqué que les combats qu’il portait étaient au coeur de l’écologie politique.

« Comme nous l’avons dit publiquement à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, nous avons toujours estimé que la place de Bernard Wesphael était à l’intérieur d’Ecolo, étant donné que les combats qu’il porte et les dossiers qui lui tiennent à coeur sont au principe même de l’écologie politique et de l’action d’Ecolo, qu’il s’agisse par exemple de la régulation du système financier, du respect de la diversité ou encore de la lutte contre les discriminations quelles qu’elles soient », ont souligné les co-présidents Olivier Deleuze et Emily Hoyos ainsi que le secrétaire régional d’Ecolo à Liège, José Daras.

« Cela a été répété à Bernard lorsque nous l’avons rencontré voici quelques jours. Il a malgré tout finalement décidé de s’en aller. Nous regrettons ce choix, mais c’est le sien et nous ne pouvons qu’en prendre acte avec regret », ont-ils ajouté

Avec Belga

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