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Bart De Wever s’en prend aux médias

Le président de la N-VA Bart De Wever s’est livré sur le site internet d’information Apache à une virulente attaque contre les médias, accusés à la fois d’être peu crédibles et d’inspirer la crainte auprès des responsables politiques.

« Les médias ont un problème gigantesque. Même un chien ne les croirait pas. S’ils sortaient, ils pourraient eux-mêmes en fait le constat », estime le président de la N-VA.

Bart De Wever affirme n’être pas le seul responsable politique à penser cela. « Derrière les écrans, beaucoup pensent comme moi. Les médias sont conspués, mais personne n’ose le dire à voix haute. Tous en ont peur. Moi, j’en ai assez de me taire ».

Le président du premier parti de Belgique prend pour exemple la récente affaire Jos Ghysen, du nom de cet ancien monument de la radio-télévision publique, récemment accusé d’abus sexuels. « Je ne me prononce pas sur les faits mêmes. Je constate seulement que cet homme a été accusé en direct à la télévision et, finalement, a tout de suite été jugé coupable ». « N’est-ce pas du jamais vu », s’étonne Bart De Wever.

Poursuivant son réquisitoire, Bart De Wever estime que « les médias pensent diriger la société, mais se trompent grossièrement ».

A ses yeux, les médias ne doivent pas se diriger eux-mêmes, mais ce n’est pas non plus le rôle des pouvoirs publics de le faire. « Mais en tant que politique, on peut quand même se dire ‘stop, je ne participe plus' ».

Et celui qui a bâti une partie de son succès politique sur ses prestations médiatiques de s’en prendre à Luc Van der Kelen, éditorialiste du Het Laatste Nieuws: « Avec la meilleure volonté du monde, comment encore qualifier cet homme de journaliste ? C’est un activiste politique ‘pur sang’ (en français dans le texte, ndlr) ».

« Il a lui-même longtemps profité des médias »

Le chef de file de la N-VA Bart De Wever, qui estime qu’il n’y a « même plus un chien pour croire les médias » en Flandre, en a lui-même longtemps tiré parti, souligne le politologue Dave Sinardet (Université d’Anvers, VUB).

Selon le chercheur, De Wever est particulièrement partisan dans sa critique. « Si l’on parle de médias et de politique, on peut également s’interroger sur la personnalisation à l’oeuvre dans les médias et la culture des « Bekende Vlamingen » (BV, Flamands connus) », souligne le chercheur.

« Mais De Wever ne la remet pas en cause car il en a lui-même profité des années durant ».

M. Sinardet note que les articles de presse négatifs envers Pol Van Den Driessche ont été rédigés plus ou moins à la même époque que ceux relatifs à la participation de Bart De Wever au Dix Miles d’Anvers.

« Son régime alimentaire et sa participation à la course lui ont valu de nombreuses premières pages. C’est une valeur politique inestimable. Mais dans ses propos, il ne cible que les affaires où son parti a été éclaboussé, ce qu’il généralise, par après, sous le terme de +médias+ ».

Selon le politologue, Bart De Wever se place ainsi dans le rôle de celui qui subit. « Ses critiques surgissent alors que son parti est à présent davantage critiqué par certains médias ».

L’association des journalistes flamands (VVJ) a fustigé de son côté les propos de De Wever. « Ses affirmations tombent tellement dans le slogan qu’il n’y a aucun sens à réagir pour le moment », selon le secrétaire national Pol Deltour. « C’est une attaque tellement générale que nous préférons ne pas réagir. Nous sommes prêts à débattre de la qualité des médias flamands avec Bart De Wever, mais alors avec toutes les nuances nécessaires ».


Le Vif.be, avec Belga

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