Avec 785.776 voix de préférence sur la liste du Sénat, Bart De Wever, président de la N-VA est à quelques milliers de voix du score obtenu en 2007 par son ancien compagnon de cartel, le Premier ministre sortant Yves Leterme. Celui-ci avait, en effet, obtenu 796.521 voix lors du dernier scrutin législatif en 2007. © Frédéric Pauwels

Bart De Wever consulte, les partis attendent de voir

Le président de la N-VA commence ses consultations ce lundi matin pour informer le roi. En attendant, les partis politiques ont pris le parti d’attendre et de juger sur les résultats.

Bart De Wever commence ce lundi matin ses premières consultations. Il recevra le président de la Chambre Patrick Dewael, le président du Sénat Armand De Decker, le gouverneur de la Banque nationale Guy Quaden et le Premier Ministre sortant,
Yves Leterme. Ces consultations auront lieu à la présidence de la Chambre, au 10 rue de la Loi.

La tâche s’annonce difficile pour l’informateur. Les partis se montrent prudents, attendant de savoir si le président de la N-VA sera capable de faire des compromis mais plaident pour une réforme de large envergure. Ils attendent les propositions de Bart De Wever.

Du côté du PS, Laurette Onkelinx s’est réjouie de voir les institutions fonctionner normalement avec la désignation de Bart De Wever, dont il faudra toutefois juger de la capacité de faire des compromis. Il faudra que les partenaires ne se contentent pas d’échanger des points de revendications mais redessinent la Belgique en attribuant des compétences plus fortes aux régions. Mais pas question de toucher à la sécurité sociale, a-t-elle rappelé, approuvée par les autres partis francophones. Comme les autres représentants des partis francophones, elle a souligné la nécessité d’un refinancement de Bruxelles, « poumon » de l’activité des autres Régions. Un souhait que soutient aussi le ministre bruxellois Open Vld Jean-Luc Van Raes.

Le président réformateur Didier Reynders juge normal que les deux vainqueurs des élections soient à la manoeuvre. Mais il faudra voir ce qui sortira de ces contacts sur les plans du budget, du communautaire ou du socio-économique. Il souhaite aussi des mesures susceptibles de retisser le lien fédéral. En tous cas, il estime qu’il faudra aller vers des réformes lourdes pour trouver un accord.

Le ministre cdH Melchior Wathelet veut attendre de voir si le président de la N-VA est capable de mettre des propositions acceptables sur la table. Attribuer davantage de pouvoirs aux Régions et Communautés ne constituent pas des concessions francophones, a-t-il dit.

Chez Ecolo, Marcel Cheron a reconnu que Bart De Wever avait tendu la main. Mais il faudra voir ce qu’il tient dans l’autre main, a-t-il averti. Pour lui, la question du financement des entités jouera un rôle primordial lorsqu’il s’agira d’assumer la réforme institutionnelle qui s’annonce.

Les partis francophones attendent donc les propositions avant de décider s’ils montent ou non au gouvernement.

Du côté des partis flamands, l’ancien président du sp.a Louis Tobback a parlé d’une fatalité qu’il n’aime pas mais qu’il constate: les autres partis pourront difficilement ne pas accepter l’éventuel accord entre Di Rupo et De Wever. Il a vivement reproché aux partis traditionnels de n’avoir rien fait en matière de réforme institutionnelle pendant trois ans. Il faudra maintenant la faire avec un séparatiste, a-t-il dit.

Quant à M. De Croo, il s’est inquiété de l’écart existant entre les programmes du PS et de la N-VA et a aussi souligné que les élections avaient provoqué un « électrochoc » chez les Francophones. L’Open Vld pourra éventuellement dire oui à une future participation gouvernementale mais les libéraux flamands ne sont pas fanatiques de l’idée d’aller au gouvernement.

Le ministre fédéral CD&V Steven Van Ackere a assuré que son parti souhaitait sincèrement que les gagnants des élections réussissent à trouver un accord.

LeVif.be avec Belga

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