Bart De Wever © BELGA

Bart De Wever attise les braises de la campagne électorale à Anvers

La campagne électorale particulièrement rugueuse à Anvers ne risque pas de se calmer avec les nouvelles déclarations de Bart De Wever. Dans une longue interview accordée à l’hebdomadaire Humo, le bourgmestre de la Métropole et président de la N-VA s’en prend à l’opposition Groen, mais aussi à la tête de liste du CD&V, Kris Peeters, dont il qualifie l’entourage de « plus en plus à gauche ».

Au cours de l’entretien, le chef de file des nationalistes flamands n’a occulté aucune thématique: la crise de l’asile et de la migration, le budget, le rôle des médias, sa politique à Anvers, la croissance économique, le réchauffement climatique ou encore la campagne électorale sont abordés.

En ce qui concerne la politique migratoire, Bart De Wever maintient qu’il convient de « nettoyer » le parc Maximilien à Bruxelles. Selon lui, il faut le démanteler comme la jungle de Calais, en France. « L’évacuer et le vider, soir après soir. C’est dur, comme les images terrifiantes de Calais l’étaient, mais nous devons passer par là », estime-t-il.

D’après lui, l’installation de hotspots pour migrants en Afrique du Nord pourrait notamment contribuer à limiter les flux migratoires vers l’Europe. « Si Merkel et Macron se rendent là-bas avec un sac à dos rempli d’argent, nous y serons rapidement. La Tunisie et le Maroc ne vont pas ouvrir ces centres d’accueil d’initiative », juge-t-il.

Des images dures en provenance de ces endroits sont toutefois à attendre, reconnaît M. De Wever. « Mais ce sera un mal de courte durée. Plus personne ne donnera encore 10.000 dollars à des passeurs pour terminer ensuite dans un camp en Tunisie. »

En ce qui concerne la campagne électorale à Anvers, l’actuel bourgmestre insiste sur le fait qu’il ne gouvernera jamais avec le Vlaams Belang. Il affirme par ailleurs que même si le programme de Groen lui fait « horreur », il se refuse à exclure totalement la possibilité d’un jour travailler avec cette formation.

Quant aux propos de la tête de liste Open Vld, Philippe De Backer, qui l’a qualifié d’émotionnellement inapte pour exercer la fonction de maïeur, M. De Wever estime qu’il ne s’agit là que d’un « coup tactique en-dessous de la ceinture ».

Une attaque directe du président de la N-VA est aussi adressée à la tête de liste des chrétiens-démocrates flamands, Kris Peeters. « Je me fais de plus en plus de souci pour le CD&V. L’entourage de Peeters est à gauche, très à gauche, de plus en plus à gauche », a-t-il lancé, tout en fustigeant une nouvelle fois la présence de Youssef Kobo, auteur de chroniques régulières dans les médias flamands et particulièrement critique envers la N-VA, sur la liste du CD&V.

Cette charge a très peu goûté à Kris Peeters, qui n’a pas manqué de le faire savoir sur Twitter. « A gauche, très à gauche, le plus à gauche? Est-ce que Bart De Wever a seulement pris la peine de bien regarder notre programme? Il ne sait déjà pas qui figure sur notre liste à la ville (Youssef Kobo n’y est pas, ndlr). Nous construisons des ponts, proposons des solutions concrètes, une ville du monde à taille humaine », a commenté M. Peeters.

Interrogé en fin d’interview sur l’éventuelle poursuite de son mandat à la tête de la N-VA, qu’il occupe depuis 2004, Bart De Wever n’a pas exclu d’arrêter l’année prochaine – comme il l’avait longtemps annoncé -, ni de continuer dix ans de plus.

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