Anne-Sophie Bailly

Back to work: la culture des entreprises doit évoluer (édito)

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Le travail hybride se dessine aujourd’hui comme une nouvelle norme professionnelle. Et la culture des entreprises doit évoluer en parallèle à cette nouvelle norme du travail. C’est la condition pour faire revenir les talents in situ et les garder à bord. Un simple « back to work » risque d’être insuffisant. L’édito d’Anne-Sophie Bailly, rédactrice en chef du Vif.

L’heure de la rentrée a donc sonné pour tous les élèves, des maternelles aux secondaires. Une rentrée que l’on espère la plus normale possible mais qui devra faire face tant au risque d’accélération de la circulation du virus qu’au défi de résorber certains retards d’apprentissage tout en enseignant de nouveaux savoirs. Le port du masque, la ventilation des espaces communs et le comportement des enfants constituent autant de variables de nature à inquiéter experts et politiques et à relancer le débat autour de la vaccination des plus jeunes.

Rentrée aussi dans le monde du travail. Pour de nombreux employés, ce début du mois de septembre est synonyme de retour partiel au bureau, après plus d’un an et demi de travail à distance. Le dernier comité de concertation a chaudement invité les entreprises « à ancrer durablement le télétravail » – au grand dam de l’Horeca bruxellois – et le travail hybride se dessine comme une nouvelle norme professionnelle, pour autant que la situation sanitaire le permette de manière pérenne.

Faire revenir les employu0026#xE9;s en pru0026#xE9;sentiel semble compliquu0026#xE9;, tant la flexibilitu0026#xE9; est du0026#xE9;sormais considu0026#xE9;ru0026#xE9;e comme acquise.

Le passage abrupt au travail à distance en mars 2020 s’est traduit par un meilleur équilibre entre vies privée et professionnelle, une amélioration de la mobilité, un gain de temps, mais aussi de la lassitude, un besoin de contacts sociaux, un manque d’émulation collective pour les travailleurs assignés à domicile. Pour les entreprises, ce furent l’abandon des dernières réticences, la mise en place de nouveaux outils, la révision des processus, une obligation de confiance. En un mot comme en cent, le rapport au lieu de travail, à l’entreprise a changé.

Cette rentrée-là aussi, il faudra la réussir.

Il est désormais clair que le bureau ne disparaîtra pas. Il est tout aussi clair qu’il n’a plus vocation à être un espace occupé par un employé pour prouver, et sa présence, et la quantité de travail effectué. Il doit devenir un espace de partage d’idées, un lieu d’échanges, le moteur d’une gestion de projets, la base d’un travail d’équipe. Les espaces doivent être aménagés, l’organisation repensée, le management adapté. Faire revenir les employés en présentiel, avec leur portable sous le bras « comme avant », semble compliqué, tant la flexibilité vécue pendant plus d’un an et demi est désormais considérée comme acquise.

La culture des entreprises doit évoluer en parallèle à cette nouvelle norme du travail. C’est la condition pour faire revenir les talents in situ et les garder à bord. Un simple « back to work » risque d’être insuffisant.

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