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Au CD&V, comme un sentiment de soulagement.

Marianne Thyssen garde la confiance des militants du CD&V malgré la défaite. C’est maintenant à la N-VA et au PS de se mouiller…

Ce n’est pas vraiment une ambiance de défaite qui prévaut dimanche soir au quartier général du CD&V, au bien nommé Arsenal, à Auderghem. C’est sous un tonnerre d’applaudissements que la présidente Marianne Thyssen, tailleur fuschia, fait son entrée dans cet ancien bâtiment militaire. Les pontes du CD&V au gouvernement, Yves Leterme toujours aussi fuyant en tête, la suivent en rangs serrés et gagnent rapidement la tribune.

Très digne, Marianne Thyssen n’élude pas la sévère défaite qui fait suite, se plaît-elle à rappeler comme pour consoler les militants, à une succession de succès électoraux dans les années 2000. Celle que d’aucuns désignaient comme une possible première ministre félicite son grand rival, Bart De Wever, pour sa victoire qui ne souffre, il est vrai, aucun doute.

Tout au long de cette fin d’après-midi, les graphiques de résultats, égrénés canton par canton par la VRT, ont comme retourné le couteau dans la plaie des supporters orange avec leurs hautes, de plus en plus hautes, colonnes jaunes de la N-VA, symboles du quasi-triomphe du parti nationaliste. A côté de la traduction chiffrée de cette défaite annoncée, seul un autre tableau a pu attirer l’attention et suscité un sentiment différent. Quand la VRT a présenté les résultats pour la Chambre du canton de Seraing et ainsi figuré que le Parti socialiste y frôlait la majorité, ce sont des réactions d’effroi et d’ironie qui ont agité les militants. La Belgique, un pays et deux mondes ?

C’est un peu cela que décrit Mia Doornaert, ancienne journaliste du Standaard passée au cabinet du premier ministre Yves Leterme, quand elle commente les résultats à chaud. Son discours, pour sévère qu’il soit, ne manque pas de pertinence. « 1. La N-VA a « ponctionné » tous les partis en Flandre. Et le CD&V, s’il a perdu, a tout de même limité les dégâts. 2. Comme aux Pays-Bas, la parti qui a provoqué la crise, l’OpenVLD n’en a tiré aucun dividende. 3. Le drame, c’est aussi la progression du Parti socialiste en Wallonie. La Flandre est de plus en plus à droite; la Wallonie de plus en plus à gauche. 4. Nous en avons marre au CD&V de l’attitude des francophones. A peine suis-je en Wallonie, je m’efforce de parler le français. Nous ne supportons plus la mauvaise volonté des francophones de la périphérie bruxelloise. Notre combat est exactement de la même nature que celui des Québequois pour la défense du français au Canada. 5. Maintenant, qu’un francophone devienne premier ministre et qu’il se frotte à l’exercice du pouvoir avec toutes ses difficultés. »

Tel était, en cette soirée de défaite électorale, le sentiment d’une militante CD&V. Partagé par bon nombre d’autres partisans réunis à l’Arsenal. Entre soulagement et amertume…

Gérald Papy

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