Sebastien Joris © Belga

Attentats de Bruxelles: l’officier de liaison à Istanbul sera entendu publiquement

L’officier de liaison de la police fédérale à Istanbul, Sebastien Joris, et son supérieur hiérarchique, Peter De Buysscher, seront entendus publiquement par la commission d’enquête parlementaire sur les attentats terroristes, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

Les commissaires veulent permettre aux deux hommes, et particulièrement à M. Joris, d’être traités sur un pied d’égalité avec les autres témoins. L’officier de liaison a été mis en cause publiquement à deux reprises par le ministre de l’Intérieur Jan Jambon dans le dossier d’Ibrahim El Bakaroui, l’un des terroristes du 22 mars.

Le 25 mars et le 19 décembre, le ministre de l’Intérieur a accusé M. Joris d’avoir manqué de proactivité et de s’être peu impliqué lorsqu’il a été informé en juin 2015 par les autorités turques de l’arrestation d’Ibrahim El Bakraoui à proximité de la frontière syrienne. M. Jambon avait invoqué cette « bévue » pour justifier sa démission, finalement retirée, le lendemain des attentats.

M. Joris et son supérieur ont déjà été entendus à huis-clos par la commission. La question se posera toutefois de savoir si l’officier de liaison acceptera l’audition publique, le ministre de l’Intérieur pouvant ouvrir une procédure disciplinaire contre lui jusqu’au mois de mars, commentait-on par ailleurs.

La commission réentendra également la commissaire générale de la police fédérale, Catherine De Bolle, à propos de la réunion du 23 mars à laquelle participaient plusieurs hauts responsables de la police et le président de la N-VA, Bart De Wever. Mme De Bolle a transmis un rapport aux commissaires à ce sujet, dont il ressort qu’aucune information classifiée n’a été échangée et qu’une instruction n’était pas encore ouverte.

La commission souhaite y voir plus clair sur cette réunion, dont la tenue a été révélée dans la presse ce week-end et au cours de laquelle la ligne du temps allant de l’arrestation d’Ibrahim El Bakraoui jusqu’à son expulsion vers les Pays Bas a été retracée. A-t-on mis en cause à ce moment la responsabilité de M. Joris? Des lenteurs ne sont-elles pas apparues dans d’autres services, dont la « Direction centrale de la lutte contre la criminalité grave et organisée » (DJSOC), point de contact en Belgique de l’officier de liaison? Il apparaît en outre que M. Joris, présent en Belgique, a essayé plusieurs fois de joindre sa hiérarchie au cours de la réunion afin de s’expliquer.

La commission veut aussi en savoir plus sur une réunion qui a eu lieu le 24 mars, associant cette fois-ci Mme De Bolle, M. De Buysscher, présents le 23 mars, ainsi que M. Joris. La même question se pose: a-t-on mis en cause à ce moment la responsabilité de M. Joris?

Quant à l’audition des autres participants à la réunion du 23 mars, dont celle de M. De Wever, elle n’est toujours pas à l’ordre du jour.

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