© Belga

Asile: sept pays placés sur une « liste des pays sûrs »

Six pays des Balkans ainsi que l’Inde ont été catalogués vendredi par le conseil des ministres sur une « liste de pays sûrs », un nouvel outil gouvernemental destiné à améliorer et accélérer le traitement des demandes d’asile. Pour le Ciré ce n’est pas une solution miracle.

Les demandeurs d’asile issus d’Albanie, de Bosnie-Herzégovine, de Macédoine (ARYM), du Kosovo, de Serbie, du Monténégro et de l’Inde seront traités en première instance par le Commissariat général aux réfugiés et apatrides (CGRA), et ce en 15 jours, selon un communiqué du gouvernement.

La rapidité de traitement permettra de libérer plus vite des places dans les centres d’accueil; l’objectif est aussi de lutter contre l’abus de demandes d’asile, des migrants économiques par exemple, relève la secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Maggie De Block.

Un traitement individuel et approfondi du dossier sera toujours garanti par les instances d’asile, assure-t-elle. Le principe de pays d’origine sûrs a été introduit dans la loi le
19 janvier dernier. La liste doit être évaluée chaque année et peut être adaptée, en fonction de cette évaluation.

Un pays est considéré comme sûr s’il peut être démontré que, d’une manière générale, et durable, l’on n’y recoure pas à la persécution au sens de la Convention de Genève, et qu’il n’y a pas de risque réel d’atteinte grave lors du retour dans le pays d’origine.


Pour le Ciré la liste de pays « sûrs » n’est pas une solution miracle
Loin de rencontrer ces objectifs, l’application de cette liste pose de sérieuses questions quant à la qualité de la procédure d’asile pour le Ciré. Selon eux loin de garantir une diminution claire des demandes d’asile et d’offrir une solution à la crise de l’accueil, la mise en oeuvre d’une telle liste pose de sérieuses questions quant à la qualité de la procédure d’asile. Par ailleurs l’utilisation d’une telle liste n’offre aucune garantie de diminution des demandes d’asile puisque les demandeurs d’asile en 2011 sont principalement issus d’Afghanistan, Guinée et Irak. « Trois pays que l’on ne peut certainement pas qualifier de « sûrs » au vu des atteintes aux droits fondamentaux et des situations de conflits. Les pays qui figurent sur cette liste sont en fait essentiellement des pays des Balkans. Car leurs ressortissants auraient, selon le gouvernement, peu de chances d’être reconnus réfugiés. Or, nous constatons que certains demandeurs d’asile provenant de ces pays sont issus de minorités ethniques, entre autres Roms. Les discriminations répétées et les atteintes aux droits fondamentaux dont sont victimes ces minorités sont bien connues et elles peuvent constituer de véritables persécutions » déclare le ciré dans un communiqué. L’ASBL Coordination et initiative pour réfugiés et étrangers (Ciré) précise encore que les listes diffèrent d’un pays européen à l’autre, « ce qui prouve qu’évaluer le degré de sureté d’un pays n’est pas une chose aisée » et demande que « cette liste puisse être facilement révisable en cas d’évolution de la situation, soudaine ou progressive, dans un pays y figurant » ainsi « qu’un examen approfondi et individuel de la demande d’asile, quel que soit le pays d’origine ».

LeVif.be avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire