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ArcelorMittal: les syndicats seraient espionnés depuis 2008

Les syndicalistes d’ArcelorMittal ont reçu la semaine dernière, de manière anonyme, un disque dur reprenant des scènes filmées à leur insu, telles que des réunions syndicales et des filatures, mais aussi des enregistrements de conversation téléphonique. Ils seraient espionnés depuis 2008, selon RTL qui ajoute que la FGTB a déposé plainte.

« A la suite du licenciement d’un garde que nous jugeons abusif, nous avons récolté toutes sortes de témoignages démontrant qu’il y avait des dysfonctionnements, des pressions, du harcèlement dans le service de gardiennage », explique le président de la délégation FGTB-Métal, Robert Rouzeeuw. « Nous avons reçu un disque dur avec des enregistrements qui vont également dans ce sens. Ces scènes tournées en caméra cachée démontrent par ailleurs une grave atteinte à la vie privée des travailleurs. Pour nous, il est important de rétablir un fonctionnement normal dans ce département. Les enquêtes en cours doiventaboutir. »

Il y a quelques mois, un agent de sécurité travaillant chez ArcelorMittal avait déjà été surpris avec un stylo caméra.

La direction dément

« La direction tient à rappeler qu’elle respecte évidemment l’ensemble des lois en vigueur et qu’elle n’a donc jamais demandé de contrôles tels qu’ils sont rapportés par la FGTB », insiste-t-elle dans un communiqué.

« Elle s’engage à examiner dans les meilleurs délais les éléments qui lui seraient remis et à prendre, le cas échéant, les mesures conformes à ses engagements en matière de sécurité et de respect de ses collaborateurs », ajoute la direction.

Cette dernière rappelle par ailleurs qu’elle a demandé un audit interne de fonctionnement sur le service de gardiennage et qu’un contrôle de routine réalisé par le SPF Intérieur est en cours. « Dès qu’elle aura connaissance des conclusions, la direction prendra les mesures appropriées », conclut-elle.

La CSC reste prudente

La CSC assure n’avoir pas eu connaissance des images en possession de la FGTB, qui prouveraient que les syndicalistes d’ArcelorMittal sont espionnés à leur insu depuis 2008. « Nous sommes très prudents avec ces images, que nous n’avons pas vues », explique David Camerini de la CSC. « Elles proviennent d’un disque dur volé à un travailleur de la sûreté industrielle. Par ailleurs, on peut faire ce qu’on veut avec des fichiers informatiques. »

Le syndicaliste tient à clarifier le contexte actuel régnant chez ArcelorMittal. « Il y a un amalgame général entre plusieurs affaires qui n’ont pas de lien entre elles, au-delà de ces images », indique-t-il. « Il y a notamment celle du travailleur surpris avec un stylo caméra, pour laquelle nous avons interpelé le ministère de l’Intérieur qui a ouvert une enquête. Il y a également le dossier lié au licenciement d’un garde, pour lequel nous espérons trouver une issue favorable. Malheureusement, les élections sociales approchant, la FGTB n’a pas accepté de faire front commun sur ce dossier. » M. Camerini souligne que « s’il y a un problème, c’est au niveau de la direction. Les travailleurs n’ont rien à se reprocher ».

Avec Belga

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