André Antoine © Belga

André Antoine défend la « dignité des parlementaires » face aux critiques du PTB

Le sénateur André Antoine (cdH) a pris vendredi au Sénat la défense des parlementaires face aux critiques du PTB. Il a accusé le parti marxiste de dépeindre systématiquement les élus de la Nation sous les traits de profiteurs. Le chef de groupe communiste lui a répondu par la fierté de ne pas gagner plus que les autres travailleurs.

Le Sénat a approuvé en séance plénière une proposition de loi qui met fin à une « anomalie » du système des indemnité de sortie des parlementaires. Le montant de l’indemnité parlementaire de sortie versée par la Chambre ou le Sénat pouvait jusqu’à présent être cumulé sans restriction avec, entre autres, les revenus provenant d’autres mandats publics, alors que les revenus du député en activité qui cumulerait son mandat parlementaire avec un autre mandat politique, en général bourgmestre ou échevin, sont plafonnés à 150% du salaire de député.

Une proposition de loi a instauré à la Chambre la limite de 150% également pour l’indemnité de sortie. Le Sénat a emboîté le pas vendredi. Plusieurs partis souhaitent toutefois entamer un débat plus large sur le statut parlementaire. Le PTB est le plus radical: il veut mettre un terme aux indemnités de sortie pour les remplacer par le régime de chômage applicable aux travailleurs salariés et raboter le revenu du parlementaire pour qu’il ne dépasse pas le salaire moyen d’un travailleur.

Les mots utilisés par le chef de groupe PTB, Antoine Hermant, ont choqué certains sénateurs lorsqu’il a expliqué que pour le PTB les élus étaient là « pour servir » et non « se servir ». Les élus du PTB gagnent la même chose que les autres mais leur adhésion au parti implique qu’ils lui reversent une grande partie de leur salaire. Qui plus est, les parlementaires ne sont pas employés sous les liens d’un contrat de travail, a fait remarquer M. Antoine. « C’est votre droit mais vous ne pouvez pas disqualifier les autres parce qu’ils ne font pas comme vous », a-t-il ajouté, en insistant sur les frais que couvraient par eux-mêmes de nombreux parlementaires, par exemple pour mener campagne, louer des locaux, etc. « Je ne peux pas accepter que vous profitiez à chaque fois de ces débats pour diminuer la dignité de la fonction parlementaire », a-t-il ajouté sous les applaudissements d’une bonne partie de ses collègues. « Nous ne sommes pas là pour nous servir, c’est insultant d’entendre de tels propos ».

Le chef de groupe PTB a invoqué les huit années de sa vie passées comme cheminot. « Vous n’imaginez pas la fierté des gens quand on leur dit qu’on a le même salaire qu’eux et non celui d’un parlementaire », a-t-il répondu

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