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Amri et Oulkadi peuvent désormais être remis à la France

Par ordonnance du 16 juin, la chambre des mises en accusation de Bruxelles a rendu exécutoires les mandats d’arrêt européens décernés par les autorités judiciaires françaises à l’encontre de Mohammed Amri (27 ans) et d’Ali Oulkadi (31 ans), a indiqué jeudi le parquet fédéral. Aucune condition n’a été émise quant à leur transfert. Inculpés dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Paris, les deux hommes s’étaient opposés à leur remise à la France.

Mohammed Amri a été interpellé le 14 novembre 2015 en compagnie de Hamza Attou. Selon leurs avocats, Mohammed Amri et Hamza Attou ont été appelés durant la nuit du 13 au 14 novembre 2015 par Salah Abdeslam, qui se trouvait à ce moment-là à Paris et leur a demandé de venir le chercher parce que sa voiture était en panne. Les deux hommes se sont rendus à Paris puis ont ramené Abdeslam à Bruxelles. Sur le chemin du retour, ils ont été contrôlés à trois reprises par la police française mais n’ont pas été interpellés.

Arrivés à Bruxelles, Mohammed Amri a quitté le véhicule tandis que Hamza Attou a appelé Ali Oulkadi, un troisième suspect, pour lui demander de se rendre à la station de métro Bockstael. Oulkadi est allé chercher Attou et Abdeslam puis les a accompagnés dans un café, où Salah Abdeslam a reconnu être impliqué dans les attentats de Paris et affirmé que son frère Brahim s’y était fait exploser. Après cette discussion, Oulkadi a conduit Salah Abdeslam à Schaerbeek.

Fin avril dernier, la justice française avait émis un mandat d’arrêt européen à l’encontre de Mohammed Amri, Hamza Attou et Ali Oulkadi, notamment. La justice les soupçonne de recel de criminels mais suspecte Oulkadi d’avoir également participé aux activités d’un groupe terroriste car il a conduit Salah Abdeslam à Schaerbeek alors que ce dernier avait avoué être impliqué dans les attentats.

Début juin, la chambre du conseil de Bruxelles a décidé de rendre exécutoires les mandats d’arrêt européens émis à l’encontre des trois hommes, et donc de permettre leur remise à la France, à la condition seulement pour Hamza Attou qu’après avoir été jugé, il soit renvoyé en Belgique pour y purger sa peine ou la mesure de sûreté qui serait prononcée à son encontre.

Les avocats d’Amri et d’Oulkadi ont fait appel de cette décision afin d’obtenir la même condition pour leurs clients, mais la chambre des mises en accusation n’a pas accédé à leur demande, selon le parquet fédéral. La défense des deux hommes peut encore se pourvoir en cassation. Dans ce cas, la Cour de cassation devrait se pencher sur leur dossier dans un délai de deux semaines.

Les autorités françaises avaient également émis des mandats d’arrêt européens contre Mohamed Bakkali et Mohamed Abrini. Le premier a été interpellé le 26 novembre 2015. Sa voiture a été aperçue à Charleroi et Auvelais, et il aurait loué l’appartement à Schaerbeek, où des empreintes de Salah Abdeslam ont été découvertes. Il était également en possession d’une vidéo dans laquelle un responsable du nucléaire était épié. Mohamed Abrini a quant à lui été interpellé le 8 avril dernier à Anderlecht. Le Belge de 31 ans était recherché depuis les attentats de Paris, notamment parce qu’il avait été filmé en compagnie d’Abdeslam deux jours avant les attentats dans une station-service sur l’autoroute vers Paris. Abrini a par ailleurs reconnu être l’homme au chapeau des attentats à l’aéroport de Zaventem.

La chambre du conseil de Bruxelles a décidé jeudi dernier que les mandats d’arrêts à l’encontre de ces deux suspects étaient exécutoires mais leurs avocats ont fait appel. Leur dossier sera traité par la chambre des mises en accusation la semaine prochaine.

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