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Affaire Younes : le père reste en prison

Devant la chambre du conseil de Tournai ce matin, Me Magnée avait demandé la libération de son client, Mohamed Jratlou, incarcéré depuis novembre 2010 et accusé du meurtre de son fils âge de quatre ans. Son mandat d’arrêt a été prolongé de 3 mois.

Il était peu probable que le papa du petit Younes, retrouvé mort dans la Lys en novembre 2009, soit remis en liberté. L’avocat bruxellois a déclaré que le dossier était clos et qu’un renvoi vers les assises serait fixé le 27 août par la chambre des mises en accusation de Mons.

« Pendant un an après la disparition de son fils, il a vécu un calvaire et la mort reste inexpliquée. Voilà qu’on ajoute qu’il aurait tué son fils », a commenté Me Magnée à sa sortie de la chambre du conseil.

Des indices mais « aucune preuve » Concernant les indices de l’enquête évoqués par la presse la semaine dernière, l’avocat a expliqué que tout était sujet à interprétation et que son client avait réponse à tout.

La voiture du père apparaît sur des images de caméra de surveillance de stations-services et des traces de sang ont été trouvées par les enquêteurs dans toute la maison, ont en effet rapporté les medias à la suite d’une expertise.

« Alors qu’il recherchait son fils, il a été vu par deux caméras de surveillance et deux témoins, dont une fois en compagnie de son épouse. Il était désespéré et son état explique qu’il n’a pas pu refaire le même chemin, au même timing, lors de la reconstitution », a indiqué Me Magnée.

Quant aux traces de sang retrouvées sur les vêtements des parents, il explique qu’il y a eu une bagarre le soir du drame. « Younes a eu une fracture à la base du nez et un coup violent à la mâchoire droite. Il s’est peut-être étouffé en étant couché. »

La presse relatait également la semaine dernière que l’expertise avait révélé que des tissus des vêtements portés cette nuit-là par le père, soit un costume, et la mère Naïma, un manteau, ont été trouvés sur la victime et dans leur voiture. Pour les autorités judiciaires, cet élément était la preuve que les parents, qui affirmaient porter ce jour-là un pyjama pour le père, et un pull pour la mère, ont transporté ensemble leur enfant, alors décédé, dans leur voiture.

A ce sujet, l’avocat explique que des fibres de vêtements portés quelques jours plus tôt par ses parents auraient pu se retrouver sur les vêtements de l’enfant étant donné le temps que le corps est resté dans l’eau.

Toujours selon des informations parues dans la presse, lors d’un enregistrement d’une conversation entre le père et la mère, celle-ci tient ce dernier pour responsable du drame. « La mère dit bien à son mari qu’il est responsable du drame mais elle ne dit pas qu’il a tué Younes. Elle parle plutôt, à mon sens, du climat familial instauré par M. Jratlou au sein de la famille », a cependant précisé Me Magnée.

L’avocat estime que l’enquête s’est essoufflée. « Tout ce que nous retrouvons dans ce dossier sont des choses qui n’ont rien de péremptoire. Il y a des indications mais aucune preuve. Il faut espérer que la justice verra clair dans ce dossier aussi brûlant que celui de l’affaire du petit Grégory. »

Le Vif.be, avec Belga

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