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Accident de train : le train sinistré ne s’est pas désolidarisé du remorqueur mais s’est scindé en deux

Le train qui a percuté mortellement plusieurs travailleurs d’Infrabel lundi soir à Morlanwelz ne s’est pas désolidarisé du remorqueur qui le dépannait.

Le convoi s’est en fait scindé en deux pour une raison encore à déterminer, a précisé mardi l’auditeur du travail du Hainaut Charles-Eric Clesse. La partie du train endommagée dans l’accident survenu lundi matin à un passage à niveau de Morlanwelz a ensuite dévalé la pente sur une distance de plus ou moins 14 kilomètres.

« En début de soirée lundi, des équipes d’Infrabel devaient remplacer quelques mètres de rails et remorquer le train endommagé », a expliqué l’auditeur du travail lors d’un point presse organisé à Charleroi. « Pour ce faire, un train de remorquage avec grue de levage a été envoyé sur place. Lors de la manoeuvre de remorquage, et pour une raison qui reste actuellement inconnue, les trois derniers wagons du train accidenté se sont détachés des trois premiers. Contrairement à ce qui a déjà été indiqué dans la presse, ils ne se sont donc pas détachés du train de remorquage. C’est le système d’attelage entre les deux motrices du train accidenté qui a cédé », a souligné Charles-Eric Clesse.

Les wagons ont ensuite été emportés par la pente. « Ils ont croisé un train de voyageurs dont le conducteur a pu avertir les opérateurs en cabine de signalisation, qui ont coupé l’électricité sur la voie. Cependant, les trois wagons n’étant pas sous électricité, ils ont continué leur course. Arrivés quatre kilomètres plus loin, à hauteur du passage à niveau de Morlanwelz, tous feux éteints, ils ont fauché le groupe d’ouvriers qui travaillaient sur les voies. Le convoi a continué sa route sur dix kilomètres et a heurté un train de passagers à Bracquenies, après la gare de La Louvière-Sud », a poursuivi l’auditeur du travail. Le convoi de voyageurs percuté était à l’arrêt à la suite de la coupure de courant sur le tronçon ferroviaire.

« Un accident semblait inévitable », a encore relevé Charles-Eric Clesse. « Le temps d’appel d’urgence entre les services aurait pris entre 3 et 5 minutes, alors que l’impact avec les travailleurs s’est fait seulement 4 kilomètres plus loin. Et dévier ce convoi aurait certainement eu des conséquences plus graves car il aurait certainement percuté le train de voyageurs qu’il a croisé. Ce train était complet. »

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