24 naissances dans le monde, dont 8 en Belgique, à la suite d’une greffe de tissu ovarien

(Belga) Les greffes de tissu ovarien ont conduit à 24 naissances dans le monde, dont huit en Belgique: six aux cliniques universitaires Saint-Luc (UCL) et deux à Erasme (ULB). On peut parler aujourd’hui d’une technique aboutie qui tend à se généraliser, estime le professeur Marie-Madeleine Dolmans, responsable du laboratoire de recherche en gynécologie à Saint-Luc. Les greffes d’utérus, elles, ne sont pas pratiquées en Belgique.

A l’UCL, les tissus ovariens de patientes sont congelés depuis 1996. La première greffe au monde a été réalisée en Belgique en 2003. S’en est suivie une naissance en 2004, une première mondiale sous la supervision des professeurs Donnez et Dolmans. La deuxième naissance a ensuite eu lieu en Israël et la troisième en Belgique à nouveau, à Erasme. Au total, six naissances à l’UCL et deux à l’ULB ont eu lieu, sur 24 dans le monde. La technique consiste en une « auto-greffe ». Avant que la patiente ne soit traitée par chimiothérapie, son tissu ovarien est congelé afin de le conserver sous forme de petits fragments. Une fois la patiente guérie, celle-ci peut bénéficier d’une transplantation de son tissu cryopréservé qui va progressivement se revasculariser et ensuite refonctionner, l’objectif étant que la patiente soit à nouveau indisposée. « A l’UCL, douze patientes ont espoir de tomber enceinte à la suite d’une greffe de tissu ovarien tandis que 580 patientes disposent de tissus ovariens congelés chez nous », précise encore le professeur Dolmans qui confirme que les greffes de tissus ovariens tendent à devenir plus fréquentes. Par contre, les greffes d’utérus ne sont, elles, pas pratiquées en Belgique. Vendredi dernier, en Turquie, des médecins ont annoncé qu’une femme turque de 22 ans, devenue en 2011 la première femme au monde à bénéficier d’une telle greffe grâce à une donneuse décédée (mort cérébrale), était désormais enceinte. Après plus de dix ans de recherche sur des animaux, une équipe de médecins chercheurs suédois, sous la direction du Docteur Mats Brännström, a également procédé à quatre greffes d’utérus en 2012, dont les grossesses sont attendues pour 2013 et 2014. Un essai de greffe avait déjà été mené en 2000 en Arabie Saoudite mais, 99 jours après la transplantation, le greffon avait dû être retiré, relate la spécialiste belge. La greffe d’utérus est pratiquée à la suite d’une malformation ou d’une hystérectomie (due à un cancer ou à une hémorragie), « qui sont des indications très peu fréquentes. Aujourd’hui, la revascularisation de l’organe fonctionne et c’est une grande réussite mais les conditions de grossesse restent encore mal connues », explique Marie-Madeleine Dolmans. (Belga)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire