Le 9 novembre 2013, Caroline Bertels (au milieu), succédant à Bernard Wesphael à la présidence du MG. © NICOLAS MAETERLINCK/BELGAIMAGE

2017 rimera-t-il avec ultime espoir pour le mouvement de gauche ?

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Fondé en avril 2012 par Bernard Wesphael, le Mouvement de gauche n’a jamais pu décoller, miné par des querelles internes. Mais il compte renaître en 2017. Sous un nouveau nom, commun avec Vega, pour prôner l’écosocialisme.

C’est le genre de paradoxe qui ne pouvait conduire qu’à une déroute. D’abord la naissance, le 20 avril 2012, du Mouvement de gauche (MG) alternatif aux partis traditionnels, sous l’impulsion d’un député ex-Ecolo respecté : Bernard Wesphael. Un vent de fraîcheur, timide mais plein d’espoirs, pour quelques idéalistes qui se mettent à rêver d’un autre modèle de société. Et puis, rapidement, l’émergence de rivalités  » symptomatiques de la petite gauche « , comme les qualifie Julien Degreef, ex-secrétaire général du MG. D’affligeantes guerres de micropouvoir, pour assouvir de vaines ambitions personnelles, aux antipodes des valeurs de démocratie participative que la mouvance prônait.

Déjà mal en point, le Mouvement de gauche sombre encore le 1er novembre 2013, à l’annonce d’un drame que personne n’avait vu venir : Bernard Wesphael, soupçonné du meurtre de son épouse, Véronique Pirotton, est placé sous mandat d’arrêt. En urgence, les dirigeants du MG convoquent un comité fédéral : faut-il écarter le député de la structure ? Alors qu’aucune décision n’est encore prise, une rumeur évoquant son évincement s’ébruite dans la presse. Pour bon nombre de membres, la fuite émane de la vieille garde du Mouvement socialiste, entrée au MG. Deux mois plus tôt, le président et fondateur, évoquant sa possible démission, dénonçait déjà  » l’entrisme forcé d’anciens socialistes « . Le 9 novembre, il est finalement destitué de la présidence. Caroline Bertels reprend les rênes ad interim.

D’après Julien Degreef, l’affaire Wesphael n’aurait joué qu’un  » petit rôle  » dans la déliquescence du MG.  » Bien avant cela, beaucoup voulaient déjà partir « , rappelle l’ex-assistant parlementaire du député déchu. Dans les mois qui suivent, en deux vagues, une soixantaine de membres quittent le navire, qu’ils considèrent comme une coquille vide. Parmi eux, certains rejoignent  » Vega, Rouges & Verts « , le mouvement politique créé par Vincent Decroly, ex-député Ecolo.

« Il reste une place à gauche »

Marie-Françoise Lecomte, coprésidente du Mouvement de gauche :
Marie-Françoise Lecomte, coprésidente du Mouvement de gauche : « On peut enfin avancer sur le fond. »© ANTHONY DEHEZ/BELGAIMAGE

Aujourd’hui, le Mouvement de gauche ne compte plus qu’une centaine de militants. Les dissidents sont partis, de gré ou de force.  » Depuis un peu plus d’un an, on peut enfin avancer sur le fond « , commente Marie-Françoise Lecomte, qui partage la coprésidence avec Gérard Gillard. Parité homme – femme, allocation universelle, décroissance, renouveau des coopératives…  » Malgré la montée en puissance du PTB, il reste encore une place à gauche : celle de l’écosocialisme, assure-t-elle. Mais on ne doit plus perdre de temps.  »

D’où le rapprochement annoncé avec le mouvement Vega, également en souffrance, dont les valeurs sont globalement similaires. A l’approche des élections communales de 2018, les deux tendances préparent une fusion complète, sous un nouveau nom, pour 2017. Augure-t-elle de nouvelles luttes intestines ? Fin 2013, plusieurs signataires du passage à Vega s’étaient fait incendier par les dirigeants du Mouvement de gauche. Les mêmes dirigeants qui se disent aujourd’hui partisans de la fusion.

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