Renault Austral © National

Quelle sera la voiture de l’année 2023 ?« Je ne vois pas de favori incontestable »

Le Vif

Il y a de fortes chances qu’une voiture électrique soit à nouveau élue Voiture de l’Année, succédant à la Kia EV6 en 2022. En effet, cinq des sept nominées sont entièrement électriques et affichent de meilleurs résultats en matière d’innovation technologique que les deux finalistes dotées d’un moteur à combustion interne classique.

Bien que l’élection de la «Voiture de l’Année» ait perdu de son prestige international, elle bénéficie toujours d’une large couverture médiatique. Pour la première fois, la proclamation a eu lieu à Bruxelles, la veille de l’ouverture officielle du Salon de l’Auto. Sur une liste de 45 candidats, le jury a retenu sept finalistes: les Jeep Avenger, Kia Niro, Nissan Ariya, Peugeot 408, Renault Austral, Toyota bZ4X et VW ID.Buzz. La Peugeot 408 et la Renault Austral sont des hybrides à moteur essence, les autres sont équipées de moteurs électriques.

Élection européenne

L’histoire de l’élection de la «Voiture de l’Année» remonte à 1964. À l’époque, six magazines automobiles européens (Auto, Autocar, Autovisie, L’Automobile Magazine et Vi Bilägere) et le magazine d’information allemand Stern avaient élu la Rover 2000 au rang de première lauréate. Le jury, présidé par le Néerlandais Fred van der Vugt, était composé de 26 journalistes automobiles de neuf pays. L’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni avaient chacun six membres, tandis que les autres pays devaient se contenter d’un, deux ou trois représentants. Notre pays a droit à deux membres (Joost Bolle et Stéphane Lemeret).

Kia Niro
Kia Niro © National

En 1964, la division était basée sur le nombre de voitures produites et vendues par pays, mais cette pondération a depuis lors été rendue complètement désuète par les faits. La Belgique et les Pays-Bas ont perdu beaucoup d’importance par rapport à certains pays d’Europe de l’Est.

Les juges doivent être des journalistes automobiles professionnels et indépendants, travaillant à plein temps et âgés de moins de 65 ans. Afin de détecter d’éventuels comportements de favoritisme ou de vote nationaliste, le comportement de vote des 61 membres du COTY sera rendu public après la proclamation du vendredi 13 janvier. Un membre du jury peut distribuer 25 points répartis entre au moins cinq candidats, avec un maximum de 10 points pour un seul candidat.

Comparer des pommes et des poires

Un certain nombre de médias nationaux et étrangers comparent les modèles d’un même marché et d’un même segment de prix, mais l’élection de la «Voiture de l’Année» ne compte qu’un seul gagnant. Cela signifie que les juges comparent des voitures coûteuses avec des voitures moins chères.

Selon Joost Bolle (Trends/Tendances, HLN.be), les juges du COTY évaluent chaque modèle sur la base d’une série de critères tels que la consommation, les émissions, la sécurité, le confort, le design, les performances ainsi que le rapport qualité/prix et le caractère innovant des candidats. «Analysez la liste des gagnants et vous verrez que les marques haut de gamme sont sous-représentées alors qu’elles fabriquent d’excellentes voitures. Pour 2023, les différences sont relativement faibles et la Peugeot 408 et la Renault Austral se distinguent car elles sont les seules finalistes à disposer d’un moteur à combustion interne classique. Ce qui est un inconvénient. En termes d’innovation technologique, elles ne font pas aussi bien que les modèles électriques. La Kia Niro est disponible en version essence, hybride et entièrement électrique.»

Peugeot 408
Peugeot 408 © National

Le juré belge a depuis lors essayé toutes les finalistes mais aucune n’a pu le convaincre sur toute la ligne. «Aucune des finalistes ne sont exemptes de maladies de jeunesse, la production de la Toyota bZ4X a même été arrêtée un certain temps.»

Début janvier, les juges se réunissent une dernière fois pour l’ultime essai routier sur et autour du circuit de Mettet. «J’espère que tous les problèmes seront résolus d’ici là. En attendant, je ne me risquerai pas à faire des pronostics, je ne vois pas de favori incontestable. Les années précédentes, j’en avais vu un mais… je me suis trompé à chaque fois.»

Je n’achète pas un chat dans un sac

Supposons que Joost Bolle doive acheter une nouvelle voiture demain, laquelle choisira-t-il?

Joost Bolle: «Je n’en achèterais certainement pas une neuve, car il y a encore trop d’inconnues. Le paysage automobile est en pleine transition, l’éventail de modèles électriques s’élargit rapidement, mais les voitures électriques sont encore beaucoup trop chères pour un salarié moyen. Un modèle comparable équipé d’un moteur essence avec de faibles émissions de CO2 est facilement 10 000 à 15 000 euros moins cher. L’essor et la marche en avant des véhicules électriques dont les médias font constamment mention sont entièrement imputables au marché des véhicules de société. Les ventes d’EV aux particuliers dans notre pays ne représentent rien. Et ils n’ont certainement pas tort: où sont les bornes de recharge promises, qui me garantira que les prix de l’électricité ne s’envoleront pas davantage et que la taxation restera intacte? Pour être clair: je suis favorable à la motorisation électrique pour des raisons évidentes, mais je n’achète pas un chat dans un sac.»

VW ID.Buzz
VW ID.Buzz © National
Toyota bZ4X
Toyota bZ4X © National
Nissan Ariya
Nissan Ariya © National
Jeep Avenger
Jeep Avenger © © 2022 Stellantis
© National

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