© Capture d'écarn Dailymotion

Un patch électronique, premier pas vers l' »homme augmenté »

Le Vif

La chercheuse chinoise Nanshu Lu a reçu ce vendredi le Grand prix 2013 du forum NetExplo qui récompense ses travaux sur un tatouage électronique permettant, entre autres choses, le contrôle d’objets à distance. Les possibilités de cette invention en sont presque effrayantes.

Un tatouage a fait sensation ce vendredi 15 février lors du forum NetExplo, où est présenté chaque année le meilleur de l’innovation numérique mondiale. Et ce tatouage, numérique lui aussi, a de quoi impressionner. Il a été baptisé « Electronic Tatoos » par sa conceptrice, la chercheuse chinoise Nanshu Lu, diplômée de Harvard et figurant parmi le classement des 35 personnalités de moins de 35 ans jugées comme les plus innovantes par le blog Technology Review du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Electronic Tattoos – Lauréat Netexplo 2013…par netxplorateur

Ce patch digital, composé d’une simple membrane de silicone à l’intérieur de laquelle sont intégrés les différents composants, s’adapte avec succès aux déformations naturelles de la peau et est censé résister à l’eau pendant une semaine. Côté technique, ses composants sont capables de capter la plupart des signaux vitaux, pouls, température, vibrations des cordes vocales, suivant l’endroit du corps où il est placé. A terme, des émetteurs intégrés permettront une transmission sans fil des données récoltées.

Des capacités seulement limitées par l’imagination

Les possibilités que présente ce tatouage sont impressionnantes. Comme l’affirme sa créatrice, « les applications possibles ne sont limitées que par notre imagination ». Grâce à lui, l’être humain serait capable de contrôler des objets à distance par le simple son de sa voix, sans aucun capteur de mouvements. Il pourrait également représenter la médecine du futur en permettant un suivi médical à distance des personnes malades, isolées ou fragiles, et même une réaction en temps réel en cas de problème tel qu’un léger choc électrique sur un coeur défaillant. De plus, ses incroyables capacités pourraient contracter automatiquement les muscles et aider ainsi à la mobilité.

Néanmoins, certains chercheurs s’inquiètent déjà des risques que représentent de telles possibilités et anticipent les dérives possibles. Tout matériel numérique étant en effet susceptible d’être piraté, le risque de cyberattaques telles qu’en connaissent déjà certaines entreprises ou gouvernements seraient ici applicable à l’homme. Et lorsque l’on connaît la valeur de certaines informations, en particulier médicales, on est capable d’imaginer l’intérêt pour les cybercriminels de s’en accaparer.

De plus, certains experts en marketing s’intéressent aussi au projet avec comme objectif de comprendre les comportements des consommateurs grâce aux neurosciences. Grâce à ce tatouage, chaque individu deviendrait un acheteur en puissance à la merci du neuromarketing.

De là à faire le parallèle avec l’oeuvre littéraire de Georges Orwell, 1984, et la figure de Big Brother, il n’y a qu’un pas.

Par Samuel Baudoui

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