© Getty Images/iStockphoto

Un scientifique s’inocule une bactérie préhistorique, supposée être un élixir de jouvence

Le Vif

Un scientifique russe s’est inoculé une dose d’une bactérie vieille de plus de 3,5 millions d’années extraite du permafrost sibérien. Il prétend maintenant être moins fatigué et ne plus tomber malade grâce à cette bactérie dite de « la vie éternelle ». Et si l’élixir de jouvence existait ?

L’organisme microscopique, la Bacillus F, a commencé à apparaître un million d’années avant l’évolution des premiers êtres humains. Cette bactérie dite « de la vie éternelle », était emprisonnée dans le permafrost ancien (ou pergélisol, un sol dont la température se maintient en permanence inférieure ou égale à 0°C) avant d’être découverte par des scientifiques russes en 2009 sur un site connu sous le nom de Mammoth Mountain en Sibérie. Elle a également été trouvée dans le cerveau d’une carcasse de mammouth conservé dans la glace.

En 2012, des tests ont été conduits en laboratoire, mais uniquement sur des souris et des cellules de sang humaines. Les conclusions avaient alors démontré un ralentissement du vieillissement et une augmentation de leur métabolisme. D’après une étude, la bactérie permettrait un allongement de la vie pouvant aller jusqu’à 140 ans.

Jusqu’à ce qu’Anatoli Brouchkov, le directeur du département de cryobiologie (étude du vivant à de basses températures) et de géocryologie (étude des sols gelés en permanence) de l’université de Moscou teste lui-même la bactérie. Il témoigne après s’en être injecté une dose: « J’ai commencé à travailler plus longtemps sans me fatiguer et je n’ai jamais contracté de rhume depuis. » Il commente sa démarche: « Après des expériences réussies sur des souris et des mouches, je pensais qu’il serait intéressant d’essayer la culture bactérienne inactivée. Si nous pouvons trouver comment la bactérie reste en vie, nous pourrions probablement être en mesure de trouver un outil pour rallonger nos propres vies. »

Le doceteur Brouchkov déclare que la bactérie réside en grande quantité dans l’eau de la région de Sibérie où elle a été découverte. Il explique: « Le permafrost est en train de fondre et je suppose que ces bactéries sont entrées en contact avec leur environnement, dans l’eau notamment. La population locale, les Yakut, profitent donc de cette bactérie présente dans l’eau du robinet depuis longtemps. Il semblerait qu’ils vivent plus longtemps que d’autres peuples. Donc, il n’y avait pas de danger à ce que je me l’injecte.« 

Un élixir de jouvence?

Le scientifique avoue ne pas connaître les effets concrets de la bactérie sur son organisme: « Nous ne savons pas exactement comment cette bactérie fonctionne. En fait, nous ne savons pas non plus comment l’aspirine fonctionne, par exemple, mais cela marche.C’est le même mécanisme qui est à l’oeuvre ici, nous ne comprenons pas le mécanisme, mais nous voyons son impact. Il y a peut-être des effets secondaires, mais il doit exister des équipements médicaux spéciaux pour les repérer. »

Avec cette découverte, les scientifiques espèrent qu’en étudiant l’ADN de cette bactérie, vieille de 3,5 millions d’années, ils pourront trouver le secret de sa longévité et découvrir l’élixir de jouvence, le Graal de tout chercheur qui révolutionnerait la vie humaine.

Le permafrost, ces terres dont la température est toujours inférieure à zéro degré, n’a pas encore révélé tous ses secrets. L’avantage est que ce type de terrain contient des molécules piégées depuis des millions d’années. En 2007, des scientifiques américains avaient ainsi mis la main sur des colonies de bactéries gelées depuis 500 000 ans.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire