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Un accouchement sur cinq se fait par césarienne

Le Vif

Les gynécologues belges ont pratiqué l’accouchement par césarienne dans 19,8% des cas sur la période 2008-2010, révèle une étude de l’Agence Intermutualiste (AIM), présentée mardi à l’occasion de son dixième anniversaire. Mais la proportion d’accouchements par césarienne peut fortement varier en fonction de l’institution ou du gynécologue.

L’étude de l’AIM s’est basée sur les 352.583 accouchements enregistrés dans tous les hôpitaux belges, sur la période 2008-2010. Ses résultats révèlent une importante variation des taux d’accouchements par césarienne en fonction de l’institution. Une différence d’ailleurs jugée « inquiétante » par l’AIM. L’accouchement par césarienne a ainsi été pratiqué dans 28% des cas au Centre Hospitalier St-Vincent-Ste-Elisabeth à Liège, mais dans 14% des cas à l’Hôpital de laMadelaine à Ath.

« On constate également ces variations dans les hôpitaux universitaires », complète Joeri Guillaume, program manager de l’AIM. « A l’UZ Antwerpen et aux Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles, le risque de césarienne est par exemple 60% plus élevé qu’à l’ULB Erasme. »

L’accouchement par césarienne a été pratiqué dans 19,8% des cas sur l’ensemble des hôpitaux belges, soit au-delà de la norme de 15% déterminée par l’OMS. « Si on se réfère à cette limite, 6.000 accouchements se terminent inutilement par une césarienne chaque année en Belgique », précise Joeri Guillaume. Selon les résultats de l’AIM, seuls sept institutions belges respectaient la norme de l’OMS sur la période 2008-2010, ne représentant que 3,4% du total des accouchements.

L’étude révèle également d’importantes disparités au sein d’une même commune, malgré un profil de risque similaire chez les patientes et un nombre comparable d’accouchements.

Le recours à l’accouchement par césarienne varie également en fonction du gynécologue, d’après l’étude. A Edith Cavell, plus grande maternité bruxelloise et troisième de Belgique, le taux moyen se situe en-dessous de la moyenne belge. Mais sur ses 84 gynécologues, dix n’y ont pas eu recours alors que treize l’ont pratiqué pour au moins quinze patientes.

Ces statistiques nécessitent cependant une analyse plus approfondie, car l’étude de l’AIM repose sur les données administratives, et non cliniques. « Plusieurs raisons pourraient expliquer les résultats, comme la formation ou le nombre limité de gynécologues par institution », indique Joeri Guillaume. « Mais ce ne sont que des suppositions car nous ne connaissons pas les détails des dossiers. »

L’accès aux données cliniques permettraient de pondérer l’importance de certaines statistiques, selon l’AIM. « Nous pourrions apprendre qu’un gynécologue ou qu’une institution est spécialisé pour les grossesses à risque, par exemple. Nous souhaitons d’ailleurs que ces données soit disponibles pour les patientes. Ce n’est pour le moment pas possible à cause de la législation sur la vie privée, alors que nous pensons qu’il en va de l’intérêt général. »

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