© Getty Images/iStockphoto

Tricher, la clé pour atteindre ses objectifs ?

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Pas toujours facile d’atteindre un objectif fixé, même avec toute la bonne volonté du monde. Et si on faisait un petit écart de conduite ? Il semblerait qu’avoir une petite marge de manoeuvre soit peut-être la clé du succès.

Que ce soient des bonnes résolutions prises pour la nouvelle année ou un changement de cap à tenir dans un domaine précis, il n’est pas toujours évident de rester concentré sur ses objectifs et de s’y tenir. Peut-on, dès lors, tricher pour s’aider à avancer et se rapprocher du but ultime ?

« Tout ou rien »

Pour Marissa Sharif, de la Wharton School (Université de Pennsylvanie), la réponse est : oui. Raisonnablement. Avoir une approche « tout ou rien » n’est pas la bonne, explique-t-elle à la BBC. Elle suggère plutôt de nous concocter ce qu’elle appelle des « réserves d’urgence ». En d’autres mots, une marge, une certaine flexibilité dans un cadre établi, comme des « jours de triche ». Le fait de nous autoriser ces écarts permettrait en effet de nous aider à rester motivés et concentrés sur notre objectif final.

C’est un fait : bon nombre d’entre nous sont trop rigides, trop stricts quand il s’agit d’établir des objectifs – et de s’y tenir. Mais cela ne les rend que plus inaccessibles, assure Sharif.

Et cette tendance s’est confirmée lors d’une étude menée sur 273 personnes. Elles ont dû utiliser une application pour compter leurs pas durant un mois et ont été divisées en trois groupes avec un objectif de pas quotidiens déterminé : le premier devait le faire durant sept jours par semaine, le second durant cinq jours ou plus, et le troisième durant sept jours mais avec deux jours de marge. Les personnes autorisées à utiliser des « cheat days » ont atteint l’objectif quotidien plus de jours sur la semaine. Leur compteur de pas total était également plus élevé.

(Dé)culpabilisation

Comment l’expliquer ? Selon Sharif, on essaie de gaspiller ses réserves le moins possible, pour les garder pour plus tard « au cas où ». On a d’ailleurs tendance à se sentir plus mal si on les utilise « pour rien », pour une raison non urgente ou considérée comme non justifiée. De plus, si on ressent le besoin d’utiliser un jour de triche, on se sent moins coupable de cet échec et on est donc moins enclins à abandonner.

En revanche, attention à bien doser les « réserves d’urgence ». Si la triche ou la marge est supérieure aux moments dédiés à la réalisation de l’objectif principal, la performance globale s’en retrouvera nettement diminuée, prévient Sharif. Cette flexibilité doit également tenir compte du caractère et de la motivation de chacun, au risque de produire le contraire de l’effet voulu.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire