Scott Kelly et Mikhaïl Kornienko. © Reuters

Scott Kelly et Mikhaïl Kornienko en route pour la Terre après 340 jours dans l’espace

L’astronaute américain Scott Kelly et le cosmonaute russe Mikhaïl Kornienko doivent quitter mardi soir la Station spatiale internationale (ISS) à l’issue d’un séjour record de 340 jours à bord de l’avant-poste orbital destiné à préparer une future mission habitée vers Mars.

Ils doivent rejoindre le Soyouz russe amarré à l’ISS peu après une cérémonie d’adieu, vers 21h00 GMT. La fermeture du sas est prévue à 21h40 GMT, suivie un peu plus de trois heures après, à 01h05 GMT (mercredi) du désamarrage.

Le Soyouz s’éloignera alors de la Station et environ deux heures plus tard il allumera à deux reprises ses moteurs orbitaux pour freiner sa course et décrocher de l’orbite terrestre pour entamer une plongée de 53 minutes vers la Terre.

L’atterrissage dans les steppes kazakhes est programmé à 04H27 GMT, soit 10H27 heure locale mercredi matin.

Scott Kelly, 52 ans, et Mikhaïl Kornienko, 55 ans, étaient arrivés à l’ISS le 27 mars 2015. Pendant leur long séjour dans la Station, les deux hommes ont été soumis régulièrement à des examens médicaux ainsi qu’à une batterie de tests et d’analyses pour étudier les effets à long terme de la microgravité sur l’organisme humain.

Des échantillons de fluides corporels ont été prélevés avant leur départ pour l’espace, puis régulièrement durant la mission et continueront à être recueillis pendant plus d’un an après leur retour sur Terre.

Le frère jumeau de Scott Kelly, l’ancien astronaute Mark Kelly, a également participé au sol à cette expérience. Toutes les données recueillies sur les deux frères devraient fournir des points de comparaison précis et utiles sur les effets physiologique du voyage de longue durée dans l’espace.

Dans une interview jeudi dernier, Scott Kelly avait dit se sentir bien psychologiquement et qu’il pourrait, si nécessaire, « rester cent jours de plus », voire davantage dans l’espace confiné de l’ISS.

« Je pourrais faire encore un an s’il le fallait », avait-il lancé en admettant être « impatient de rentrer » pour retrouver sa famille et ses amis.

L’astronaute avait aussi expliqué avoir beaucoup manqué de l’absence d’eau courante, ce qui rend les choses difficiles concernant par exemple l’hygiène corporelle.

« C’est un peu comme si j’avais passé un an à camper dans les bois », avait-il expliqué.

En microgravité les gouttes d’eau flottent dans l’air et au contact du corps se collent fermement à la peau, ce qui rend très difficile de prendre une douche. Les astronautes font donc leur toilette avec des éponges humides.

C’est la raison pour laquelle Scott Kelly a dit que « la première chose » qu’il fera en arrivant chez lui à Houston, au Texas, serait de sauter dans sa piscine.

Interrogé sur sa santé, il avait assuré se sentir « plutôt en forme », souffrant seulement de petits problèmes de vue liés à l’apesanteur. La microgravité augmente en effet le fluide céphalo-rachidien autour du nerf optique, affectant la vision.

L’absence de gravité a aussi des effets bien connus sur les muscles et le squelette en réduisant la masse musculaire et la densité osseuse, ce qui contraint les astronautes à faire régulièrement de l’exercice.

La mission de Kelly et Kornienko constitue le plus long séjour dans l’ISS depuis l’entrée du premier astronaute dans la station en 2000.

Au cours de la mission qu’il s’apprête à terminer, Scott Kelly a battu deux records américains: celui du plus long vol dans l’espace (340 jours), ainsi que celui de durée cumulée, avec 540 jours en orbite au total.

Mais le record absolu du plus long séjour unique dans l’espace revient au Russe Valeri Poliakov, resté plus de 14 mois d’affilée (437 jours précisément) à bord de l’ancienne station spatiale Mir en 1994 et 1995. Et le record de temps de vol cumulé en orbite revient à un autre cosmonaute russe, Gennady Padalka, qui a tourné autour de la Terre durant 879 jours.

L’assemblage de l’ISS, d’une masse de 400 tonnes et de la taille d’un terrain de football, a commencé en 1998. Son espace habitable équivaut à celle d’un Boeing 747. L’ISS évolue à 370 km au-dessus de la Terre dont elle fait le tour 16 fois par jour à 28.000 km/h.

L’équipage de six personnes est renouvelé tous les six mois.

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