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Quelle est la meilleure méthode pour arrêter de fumer ?

Substituts nicotiniques, médicaments ou hypnose? Marion Adler, tabacologue, fait le point sur les sevrages tabagiques. Et vous, comment avez-vous réussi à vous débarrasser de la cigarette?

Patchs, chewing-gum, inhaleur… De nombreux traitements sont proposés aux fumeurs pour parvenir au sevrage tabagique. Les différentes méthodes sont d’abord validées par des recherches en laboratoire puis approuvées -ou non- par l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé). « Le meilleur traitement est celui qui permet au patient de ne pas souffrir des symptômes de manque créés par la nicotine », estime Marion Adler, médecin et tabacologue à l’hôpital Antoine Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine). Passage en revue des différents traitements.

Patchs et timbres

Ce traitement substitutif est appliqué directement sur la peau. Il délivre les doses de nicotine d’une manière lente mais régulière. Plusieurs types de patchs existent: ils sont appliqués sur des durées plus ou moins longues et diffusent la nicotine, selon le degré de dépendance. Le produit agit 30 minutes après la pause du patch.

Avantages: Si un seul patch ne permet pas de diminuer l’effet de manque, il est possible d’en mettre plusieurs à la fois. Contrairement aux idées reçues, un fumeur peut continuer de fumer en utilisant des patchs.

Inconvénients: Les patchs peuvent provoquer des allergies cutanées. Il faut donc changer l’endroit d’application tous les jours. Si l’allergie persiste, des antihistaminiques peuvent être prescrits.

L’avis de la tabacologue: « C’est le traitement que je recommande en premier. Il comble le manque qui est la première peur des patients. »

Pastilles à sucer, chewing-gum et comprimés sublinguaux

Avec ce traitement, la diffusion de la nicotine s’effectue directement à travers la muqueuse de la bouche. Les effets sont quasiment immédiats puisque ces produits permettent de combler le manque deux ou trois minutes après l’ingestion.

Avantages: Soulage rapidement les symptômes de manque. De plus, les différentes formes s’adaptent aux goûts du patient.

Inconvénients: Pour les chewing-gums, des sensations de brûlures dans la gorge sont possibles en cas de mastication trop rapide.

L’avis de la tabacologue: « Une association de patchs et de substituts par voie orale donne un maximum de chance d’arrêter de fumer. »

Inhaleur

Une cartouche de nicotine est contenue dans un réservoir qui libère les doses avalées par le patient en cas de symptômes de manque.

Avantages: Ce traitement associe la gestuelle du fumeur avec un effet rapide pour combler les symptômes de manque.

Inconvénient: Des picotements au niveau de la gorge sont parfois constatés.

L’avis de la tabacologue: « Ce traitement apaise rapidement la sensation de manque tout en reproduisant les gestes du fumeur, c’est un double avantage. »

Zyban (Bupropion) et Champix

Ces traitements d’aide à l’arrêt de la cigarette permettent d’inhiber l’effet de manque. Le Zyban est à l’origine un antidépresseur. Mais des spécialistes américains lui ont reconnu des vertus pour arrêter de fumer. Il utilise une molécule qui cible certains récepteurs nicotiniques.

Effets indésirables possibles: Des nausées, troubles digestifs et états dépressifs ont parfois été associés à l’utilisation de ces médicaments.

Avis de la tabacologue: « C’est le second traitement que je conseille à mes patients. Quant aux risques supposés de tendance suicidaire, ils sont liés à l’arrêt du tabac et non au traitement médicamenteux. La nicotine joue parfois le rôle d’antidépresseur. »

Hypnose, acupuncture et homéopathie L’hypnose consiste à suggérer des idées pour que les fumeurs perdent leur habitude de fumer. L’acupuncture est une technique qui repose sur l’introduction de fines aiguilles dans les tissus ou dans les organes pour influer sur les flux d’énergie. Ces « piqûres » diminueraient l’envie de fumer. L’auriculothérapie, technique qui utilise la mise en place d’un fil dans l’oreille arriverait aux mêmes résultats. L’homéopathie est également prescrite pour soulager l’envie de fumer. La méthode n’est toutefois pas suffisante pour les fumeurs très dépendants.

L’avis de la tabacologue: « Ces méthodes peuvent être un bon complément à un traitement substitutif à la nicotine même si les preuves de leur efficacité ne sont pas prouvées ».

Psychothérapies comportementales et cognitives

Elles permettent de mieux comprendre les habitudes tabagiques et d’aider à les résoudre. Associées le plus souvent à la prise en charge pharmacologique, pour l’Afssaps, elles nécessitent une formation spécifique.

L’avis de la tabacologue: « Les entretiens motivationnels et thérapies comportementales, associés à un traitement substitutif nicotinique donnent de bons résultats. »

Cigarettes sans tabac

Même si ces cigarettes sont à base de plantes et ne contiennent pas de nicotine, la fumée dégagée par combustion est extrêmement toxique. Le fumeur risque de tirer des bouffées plus importantes pour compenser le manque de nicotine. L’OFT (Office français de prévention du tabagisme) déconseille fortement ce produit.

L’avis de la tabacologue: « Ce traitement présente les mêmes risques que ceux d’une cigarette classique, la nicotine en moins. Le problème est déplacé, mais pas éradiqué. »

Par Julien Van Caeyseele

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