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Pourquoi il est temps de retourner sur la Lune

Le Vif

Si pour l’instant, la planète Mars semble « the galactic place to be » pour beaucoup d’organisations spatiales, l’intérêt pour la Lune aussi est de retour. Et c’est une bonne chose.

Depuis 2010, l’agence spatiale américaine NASA mise sur une mission vers Mars pour 2030. Et certaines entreprises privées telles que SpaceX d’Elon Musk souhaitent même déjà fonder une colonie sur Mars d’ici 2024. Et il y a suffisamment de colons. Ces dernières années, le projet Mars One a réussi à trouver des centaines de personnes prêtes à passer le reste de leur vie sur Mars. Pour l’instant, un retour sur Terre n’est effectivement pas encore possible.

Cependant, fonder une colonie sur Mars est plus compliqué que ce que pensent beaucoup de gens. Les technologies nécessaires pour maintenir en vie les astronautes en route vers la planète rouge et sur place n’ont même pas encore été inventées. Quant aux technologies déjà disponibles, on ignore si elles tiendront le coup dans l’espace. En outre, un voyage vers Mars coûte des centaines de milliards de dollars. De l’argent que personne n’a.

« Nous ne devons pas retourner où nous avons déjà été »

Pour cette raison, les experts estiment qu’il vaudrait mieux se focaliser sur la Lune, malgré l’opposition du président américain Barack Obama qui a déclaré, « nous ne devons pas retourner où nous avons déjà été ».

Les temps changent. Il y a une soixantaine d’années, la Lune était au coeur d’une surenchère entre l’Union soviétique et les États-Unis, mais après le départ du dernier astronaute Eugene Cernan en 1972, le silence est tombé sur l’astre. Pourtant, un retour sur la Lune serait une bonne chose pour le secteur spatial. Notre satellite naturel est une excellente base de départ pour une colonisation. La Lune peut nous enseigner la vie sur une autre planète, tout comme la Station spatiale internationale (ISS) nous a appris de nombreuses choses sur la vie dans l’espace. Ainsi, l’ISS nous a permis de découvrir l’effet de l’absence de gravité sur un corps.

La Lune peut aussi nous apprendre comment créer un endroit pour survivre sur la surface d’une planète étrangère. En outre, les surfaces de Mars et de la Lune sont couvertes de poussière qui peut perturber le matériel. On peut tester les conséquences sur la Lune.

C’est ce que réalise aussi l’Agence spatiale européenne (ESA). Plusieurs pays européens travaillent ensemble pour fonder un « village lunaire » comme base pour l’étude scientifique, l’exploitation de matières premières et même le tourisme. Même si pour l’instant, il s’agit plutôt de fantaisies que de projets concrets.

L’agence spatiale russe Roscosmos caresse également de grandes ambitions pour la Lune. Les Russes souhaitent développer une base lunaire hautement technologique, occupée tant par des habitats humains que des laboratoires scientifiques, une base de lancement pour engins spatiaux et un observatoire astronomique. Et la Chine a même une primeur. En 2018, ce pays veut être le premier à faire alunir une sonde spatiale inhabitée à l’arrière de la Lune. Et en 2020, les Chinois veulent mettre une station spatiale permanente sur l’orbite autour de la Lune.

Nouvelle course

Finalement, le Congrès américain semble de plus en plus prêt à tourner le dos à la politique du « We’re not going back » d’Obama. Ainsi, la NASA doit d’abord se concentrer sur la création d’une base lunaire qui teste les futures technologies au lieu d’attraper des astéroïdes et de préparer des missions sur Mars.

Et à en croire le journal américain Wall Street Journal, l’état américain approuvera bientôt une mission de la startup spatiale Moon Express qui veut se rendre sur la Lune fin 2017 pour « l’exploration et l’exploitation commerciale de la Lune ». La Lune possède en effet pas mal de matières premières plutôt rares sur Terre. Pour l’instant, on ignore encore comment réguler cette exploitation.

Moon Express est d’ailleurs une des 16 entreprises sur les rangs pour le Google Lunar X prize, qui offre 20 millions de dollars à la première équipe qui réussit à faire alunir une sonde spatiale privée et à la faire rouler 500 mètres.

Et c’est ainsi que recommence la course à la Lune. (TE)

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