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Pour sauvegarder les ours polaires, faut-il les envoyer dans des zoos?

C’est l’idée défendue par un groupe d’écologistes, de scientifiques et de parlementaires dans une tribune du Washington Post. Selon eux, cela permettrait de maintenir la diversité génétique de l’espèce et de la repeupler en l’élevant en captivité.

Un espoir pour les ours polaires. Selon des chercheurs américains, les deux tiers des 20 000 à 25 000 ours blancs pourraient disparaitre d’ici 2050. En cause, le réchauffement de la planète qui a accéléré la fonte des glaces et les a privé d’habitat et de nourriture. Pour sauver cette espèce protégée, un groupe d’écologistes, de scientifiques et de parlementaires ont lancé un appel dans le Wasinhgton Post – relayé dans Le Monde – pour augmenter le nombre d’ours polaires dans les zoos.

Selon eux, cette solution permettrait de maintenir la diversité génétique de l’espèce et de la repeupler en l’élevant en captivité. « Si on ne crée pas maintenant des populations de sauvegarde il risque d’être trop tard », assure Randi Meyerson, conservateur du zoo de Toledo dans l’Ohio, dans le Columbus Dispatch. Pour les défenseurs du projet, augmenter la population dans les zoos est une solution de secours, « nous prévoyons quelque chose dont nous espérons ne pas avoir à nous servir », poursuit le conservateur

Un projet qui ne fait pas l’unanimité

Mais, le projet est loin de faire l’unanimité dans la communauté scientifique. D’après Florian Kirchner, membre de l’Union international de conservation de la nature (UICN), ce type d’action n’est efficace « que pour les espèces dont on peut maintenir l’habitat afin de les réintroduire. Ce qui n’est pas le cas pour les ours blanc », déclare-t-il dans le Washington Post. Pour Lily Peacok, chercheuse dans le programme de l’US Geological Survey de l’ours polaire, le problème doit être pris à la racine: « Si le monde se soucie de l’ours polaire, il faut réduire la concentration de carbone dans l’atmosphère pour préserver son habitat ». En outre, le projet est entravé par la législation américaine. L’importation d’ours polaires est interdite aux États-Unis et les oursons en captivité ou orphelins sont rares. Pour que le projet voie le jour, un ajustement de la loi est donc nécessaire.

Malgré cet obstacle législatif, certains, convaincus par les arguments des scientifques, se préparent d’ores et déjà à recevoir cette espèce protégée, à l’instar du zoo de Saint Louis (Missouri). Il a déjà déboursé 20 millions de dollars dans l’espoir d’accueillir, dès 2017, des ours polaires dans des conditions proches de leur habitat naturel et de permettre leur reproduction.

LeVif.be avec L’Express

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