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Migraine : la fin du casse-tête?

Une équipe de chercheurs vient d’identifier trois gènes responsables de la migraine. Une bonne nouvelle pour les personnes qui en souffrent.

Non, la migraine ce n’est pas « dans la tête », comme le croient trop souvent les hommes, c’est avant tout dans les gènes! Pour la première fois, une équipe de chercheurs de l’Inserm, de l’unité U 708 dirigée par Tobias Kurth, a montré que les variants de trois gènes particuliers (répondant aux doux noms de TRPM8, LRP1 et PRDM16) étaient souvent associés à la survenue d’une migraine. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données génétiques de plus de 23 000 femmes, dont 5 000 migraineuses dans le monde. Conclusion de Tobias Kurth: « Les personnes présentant ces variations ont plus de risque de développer une migraine » que les autres.

Une donnée importante, quand on sait que, selon l’Inserm, plus de 11 millions de personnes souffriraient de migraine en France, et qu’elle touche 3 à 4 fois plus les femmes que les hommes. Or cette maladie pèse fortement sur la qualité de vie: épisodes parfois fréquents (une ou plusieurs fois par semaine chez 20% des malades), douleur sévère et prolongée (jusqu’à 3 jours consécutifs!), nausées, troubles de la vue, intolérance aux bruits et à la lumière… la liste est longue.

Des traitements complexes

Des traitements existent pourtant, qui sont souvent efficaces. Les triptans en particulier, apparus sur le marché dans le courant des années 90, permettent de réduire l’intensité des crises, et seuls les patients ayant des antécédents d’accidents vasculaires doivent les éviter. Quant aux traitements de fond, ils visent à réduire non pas l’intensité, mais la fréquence des crises. Quatre grandes classes thérapeutiques sont employées, qui ont toutes leurs limites. Les anti-inflammatoires peuvent provoquer des ulcères. Les bêtabloquants sont contre-indiqués chez les asthmatiques. Les antidépresseurs peuvent provoquer de graves troubles de l’humeur. Quant aux anti-épileptiques, ils risquent d’entrainer des amaigrissements.

Prudence donc, en la matière, et seul le patient, en définitive, est à même d’estimer si une prise de médicaments quotidienne, avec les risques qu’elle entraine, « vaut » en quelque sorte la douleur induite par des migraines à répétition. Un dernier conseil: ne pas accumuler les traitements de toutes sortes, car certains médicaments finissent, par entrainer une accoutumance qui, à son tour, entraine une aggravation des troubles!

Vincent Olivier

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