Des images de la planète rouge montrent une forme nuageuse qui n'aurait apparemment aucune raison d'exister.. © iStock Photos

Mars : un mystérieux nuage surprend les scientifiques

Stagiaire Le Vif

Apparu à une altitude anormalement élevée, un vaste panache nuageux échappe aux hypothèses avancées jusqu’ici par les scientifiques.

En mars 2012, 18 astronomes non-profesionnels observaient une imposante forme nuageuse en rotation autour de la planète rouge. En soi, il ne s’agissait pas d’un évènement inédit : des images prises par des amateurs et par le télescope Hubble révélaient, dès le milieu des années nonante, la présence occasionnelle de nuages, atteignant 100 km d’altitude. Celui-ci semble toutefois être monté jusqu’à 250 km au-dessus de la surface de la planète.

Une particularité qui a poussé une équipe de chercheurs espagnols de l’université du Pays Basque à se pencher sur le phénomène. Leur conclusion, publiée lundi dans la revue britannique Nature, interpelle : ce nuage n’a apparemment aucune raison… d’exister.

Hypothèses peu crédibles

Deux théories différentes, s’appuyant sur des fondements rationnels, existent bel et bien, mais paraissent peu crédibles.

La première soutient qu’il s’agirait en fait d’« un nuage de glace d’eau, de glace de dioxyde de carbone ou de particules de poussière qui se reflèterait », détaille, dans le rapport, Agustin Sanchez-Lavega, le directeur de l’enquête. « Mais cela demanderait à ce que l’on s’éloigne des modèles de circulation atmosphérique connu pour expliquer la formation de nuages à une telle altitude. » En clair : d’après nos connaissances actuelles de l’atmosphère martienne, il est physiquement impossible qu’un nuage dépasse les 100 kilomètres d’altitude.

Deuxième solution évoquée, celle d’une aurore boréale provoquée, comme sur la Terre, par des radiations spatiales frappant le champ magnétique de la planète. Un phénomène déjà observé sur Mars, « mais celle-ci serait 1.000 fois plus forte et plus brillante que tous ses prédécesseurs », explique le docteur américain Garcia Munoz. En outre, la force des vents solaires détectée au printemps 2012 ne permettrait pas de valider l’hypothèse.

Nuage de glace d'eau ? Aurore boréale ? Il semblerait que ce ne soit ni l'un, ni l'autre.
Nuage de glace d’eau ? Aurore boréale ? Il semblerait que ce ne soit ni l’un, ni l’autre.© ESA

« À ce jour, ce nuage défie notre compréhension de Mars et échappe à toute explication scientifique », avance Agustin Sanchez-Lavega.

Bientôt une réponse ?

Si de nombreuses interrogations subsistent, une explication (définitive ?) pourrait être apportée par MAVEN, une sonde atmosphérique envoyée par la NASA et qui a rejoint Mars en septembre dernier. TGO, vaisseau européen de la mission ExoMars 2016, apportera sans doute, lui aussi, de précieuses informations. (A.V.)

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