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Mal vieillir fait plus peur que la mort

Stagiaire Le Vif

Avoir peur de la décrépitude, ce n’est pas nouveau. Avoir peur de mourir non plus. Et pourtant, si vous deviez choisir entre mal vieillir ou mourir avant, que choisiriez-vous ? Selon une étude américaine du Pew Research Center, la peur de se voir diminuer à petit feu l’emporte sur la crainte de la mort.

Selon cette recherche menée sur plus de 2000 adultes américains (connus pour être de nature plus optimiste que les Européens), 60% des gens ne voudraient pas vivre au-delà de 90 ans et 30% ne souhaitent pas s’aventurer au-delà des 80 ans.

On pourrait croire que ceux qui gagnent beaucoup d’argent voudraient rester sur Terre quelques années de plus que le commun des mortels pour profiter de leur richesse, quitte à l’utiliser pour atténuer les effets du vieillissement… Mais non, les riches ne souhaitent pas vivre plus longtemps que les autres. Même surprise concernant les gens qui pensent qu’il n’y a rien après la mort : ils ne veulent pas vivre plus longtemps que pour ceux qui croient en l’au-delà.

Repousser la mort ? Peu envisageable

Peu d’entre nous rêvent donc de devenir les doyens de l’humanité, et ce peu importe leur croyance. Même si, d’ici 2050, la durée de vie devrait avoir atteint 120 ans, qu’il existerait un remède contre le cancer et qu’on puisse crée des bras et des jambes artificielles plus performants que des vrais, cela n’intéresserait toujours pas la majorité des Américains. En effet, ils sont 51% à trouver qu’un traitement pour ralentir le processus de vieillissement qui permette de vivre jusqu’à 120 ans est une mauvaise chose. Repousser la mort est pour eux difficilement envisageable, voire acceptable.

Pourquoi une telle crainte de l’allongement de la durée de vie ?

Tout d’abord, 48% des participants à l’étude pensent qu’ offrir une meilleure qualité de vie aux vieux jusqu’à 120 ans, c’est mauvais pour la société. À moins que la longévité s’accompagne d’un maintien de la productivité, à savoir que les personnes âgées travaillaient plus longtemps. Sauf que là aussi des voix s’élèvent, car l’extension de la durée de vie, serait mauvaise pour les ressources naturelles qui ne sont déjà pas assez nombreuses. Pire encore: les vieux n’aimeraient pas les vieux… D’où leur souhait de ne pas allonger la durée de vie. En réalité, c’est surtout parce qu’il est difficile de s’imaginer en bonne santé à un âge avancé quand on regarde autour de soi. Mais moins on s’inquiète pour les années futures, plus on est favorable à une vie bien remplie jusqu’à 120 ans.

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