Vidéo capturé depuis une Google car autonome © Reuters

Les véhicules autonomes bientôt lâchés

Le Vif

L’image avait de quoi surprendre. Début avril, plusieurs mastodontes sur essieux ont rallié, à la queue leu leu, Rotterdam au départ de Bruxelles… sans chauffeur. Au même moment, dans le cadre d’une action menée par l’European Truck Platooning Challenge, cinq autres convois de deux à trois camions autonomes s’élançaient vers le port batave au départ d’autres villes européennes. L’autonomie n’est pas l’apanage des seules voitures. Et pour peu que la législation européenne évolue, elle pourrait s’imposer dès demain sur nos routes.

L’autonomie n’est pas l’apanage des seules voitures. Et pour peu que la législation européenne évolue, elle pourrait s’imposer dès demain sur nos routes.

A côté de la célèbre et très médiatique Google Car et ses plus de 2,7 millions de km déjà parcourus en autonomie, des prototypes de véhicules sans conducteur sont également développés par des constructeurs automobiles (Ford, General Motors, Toyota, PSA et Renault), mais aussi des équipementiers comme Bosch, Continental ou Valeo.

Pour qu’un véhicule puisse se mouvoir par lui-même, il a besoin à la fois d’yeux et d’un cerveau artificiels. La batterie de capteurs numériques, composés de caméras, de lasers et de radars, reconstitue en temps réel la situation routière en 3D. Et les commandes de l’engin sont entre les mains virtuelles d’algorithmes d’intelligence artificielle.

Une dangereuse délégation

Au contraire. Selon de nombreux experts, les véhicules autonomes sont (et seront) plus sûrs que les automobilistes au comportement imprévisible. Les promesses du « sans chauffeur » sont nombreuses : fluidifier la circulation, abaisser la mortalité sur nos routes, accroître les possibilités des personnes à mobilité réduite ou encore économiser l’énergie.

Mais si les projets pilotes foisonnent, les véhicules totalement autonomes ne sont toutefois pas encore autorisés en Europe. Excepté pour des tests, sur des tronçons routiers particuliers, voire dans certains quartiers. En novembre dernier, un véhicule sans chauffeur évoluait dans le dédale de la ville de Versailles. Il y a quelques semaines, un autre ralliait Les Yvelines à Bordeaux par l’autoroute. Bientôt viendra le tour de certaines voies rapides britanniques.

Alors qu’au niveau mondial, les législations évoluent pour accélérer la transition vers les véhicules autonomes, une première étape réglementaire européenne vient enfin d’être franchie. Le 23 mars, l’Unece (Commission économique pour l’Europe des Nations unies) a annoncé une révision de la Convention de Vienne, qui régule la circulation routière depuis 1968. « Les systèmes de conduite automatisée seront explicitement autorisés sur les routes, à condition qu’ils soient conformes aux règlements des Nations unies [ONU] sur les véhicules, ou qu’ils puissent être contrôlés voire désactivés par le conducteur. » Reste une solide pierre d’achoppement pour leur expansion massive : leur créer un statut qui permette, notamment, de définir la responsabilité en cas d’accident.

Laetitia Theunis

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